Paris : des cheminots manifestent à la Gare de Lyon contre l'ouverture du rail à la concurrence

- Avec AFP

Paris : des cheminots manifestent à la Gare de Lyon contre l'ouverture du rail à la concurrence© FRANCK FIFE/AFP
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Les cheminots avaient déjà manifesté contre l'ouverture à la concurrence en décembre 2021 (image d'illustration).
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Environ 200 manifestants se sont réunis le 1er juin à l'appel du syndicat Sud-Rail devant la gare parisienne pour protester contre l'ouverture du marché ferroviaire à la concurrence, qui s'est déjà traduite par l'arrivée de la compagnie Trenitalia.

Environ 200 cheminots ont manifesté ce 1er juin à l'appel du syndicat Sud-Rail devant et dans la Gare de Lyon à Paris pour protester contre l'ouverture du marché ferroviaire à la concurrence, avant que certains ne tentent de bloquer les voies, rapporte l'AFP.

Le rassemblement a été organisé à l'occasion du lancement de deux nouveaux allers-retours Paris-Lyon quotidiens par la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia, premier opérateur étranger à concurrencer la SNCF sur le TGV en France depuis décembre 2021. Avec désormais cinq allers-retours par jour, Trenitalia affirme avoir augmenté de 20% l'offre sur la ligne Paris-Lyon depuis son arrivée sur le marché, la SNCF assurant 24 allers-retours quotidiens.

Les cheminots dénoncent, selon le communiqué de leur syndicat, une «arnaque à la concurrence». «Trenitalia rends l'argent» ou encore «Cheminots en colère, on va pas se laisser faire !», ont scandé les manifestants, munis de drapeaux et de gilets jaunes. Après une demi-heure de discours à l'extérieur du bâtiment, les protestataires sont entrées dans la gare, tentant d'atteindre les voies où stationnent les trains de Trenitalia, aux cris de «La gare elle est à qui ? Elle est à nous !». Après avoir commencé à coller des autocollants Sud-Rail, ils ont été stoppés par les forces de l'ordre.

«On fait un rassemblement aujourd'hui pour dénoncer l'ouverture à la concurrence et ses conséquences en termes de dumping social, de conditions de travail, de sécurité», a commenté auprès de l'AFP Fabien Villedieu, un des porte-paroles du syndicat Sud-Rail. Selon les manifestants, la concurrence est faussée puisque Trenitalia bénéficierait d'une «ristourne sur les péages» de la part du gestionnaire, SNCF-Réseau. 

Début avril, le directeur général France de Trenitalia Roberto Rinaudo n'avait pas souhaité commenter les informations de presse concernant ces remises mais il avait confirmé qu’une demande de «tarification négociée» avait été faite auprès de l'Autorité de régulation des transports (ART). Selon Le Parisien, SNCF-Réseau a offert des «réductions très généreuses», avec 37 % la première année, 16 % la seconde et 8 % la troisième. Selon Sud-Rail, Trenitalia ne contribue pas, de surcroît, au «fonds de concours» destiné à financer les travaux sur le réseau ferroviaire, ce qui renforce son avantage concurrentiel.

Entre décembre 2021 et début avril 2022, la compagnie italienne affirme avoir transporté 150 000 voyageurs sur le tronçon Paris-Lyon, avec un taux moyen de remplissage de 87% sur les trois derniers mois. Le billet Paris-Lyon de Trenitalia est proposé à partir de 23 euros en classe standard, contre 16 euros en Ouigo et 25 euros en TGV Inoui pour les prix d'appel de la SNCF, sans carte de réduction. Interrogé sur BFM Business le 30 mai sur une éventuelle extension de son offre dans l'Hexagone, le directeur France de la compagnie Roberto Rinaudo a indiqué que Trenitalia allait «analyser prochainement la possibilité de se développer encore plus», ajoutant : «S’il y a des opportunités, pourquoi pas.»

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