Relativement discret sur le plan national depuis sa cuisante défaite (0,3% des voix) lors de la primaire de la droite et du centre de 2016, le maire de Meaux et ancien président de l'UMP Jean-François Copé est sorti du bois le 16 avril dans le JDD pour prendre position contre Marine Le Pen en vue du second tour de l'élection présidentielle.
Pour l'ancienne figure de la galaxie sarkozyste, c'est bien la droite qui pourra assurer la victoire à Emmanuel Macron au second tour, et le soutenir ensuite dans un nouveau quinquennat.
«À la différence de certains de mes amis LR, j’appelle à voter Macron au second tour contre Le Pen», déclare-t-il alors que plusieurs cadres du parti, dont le finaliste de la primaire Eric Ciotti, ont déclaré qu'ils ne voteraient pas pour le président sortant.
«Mais [Emmanuel Macron] doit lancer un nouveau pacte de gouvernement, incluant un pilier de droite à la majorité sortante», explique Jean-François Copé alors que dans cette législature le groupe LR est dominant dans l'opposition. «LR resterait LR, avec un groupe à l’Assemblée nationale. Ce serait un pilier assumé de la majorité parce que Emmanuel Macron en ferait un élément clé de son nouveau mandat», imagine déjà l'ancien ministre.
Incertitudes sur la majorité
Si la majorité LREM a dominé avec ses alliés à l'Assemblée ces cinq dernières années, le parti d'Emmanuel Macron a eu nettement plus de mal à s'imposer dans les élections locales avec des revers successifs aux municipales de 2020 et aux élections régionales et départementales de 2021. Les députés issus de ce parti, dont une bonne partie a débuté en politique à cette occasion, ont souvent été raillés pour leur inexpérience et leurs gaffes. Cette fragilité du parti présidentiel suscite des convoitises alors que le président sortant et favoris pour sa réélection.
Pour Jean-François Copé, une alliance avec un groupe LR permettrait de faire bénéficier la macronie de personnalités politiques «chevronnés ayant l’expérience de mandats locaux, contrairement aux Marcheurs ; sur le plan des idées surtout». L'association avec la droite permettrait aussi selon lui de donner plus d'importance dans le prochain mandat aux questions «de sécurité, de laïcité et d’immigration».
L'ancien président de l'UMP estime qu'Emmanuel Macron commet une erreur en tentant de séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon «qui ne voteront jamais pour lui, alors que Marine Le Pen surjoue la sérénité et l’angélisme». «Attention, danger !», dit-il encore en estimant qu'une victoire de Marine Le Pen est toujours possible.
La candidate du parti LR à la présidentielle Valérie Pécresse n'est pas parvenue à atteindre les 5% lui permettant un remboursement important de ses frais de campagne. Ce score particulièrement bas a mis le parti dans la tourmente financièrement. Dès le lendemain de l'élection, Valérie Pécresse a lancé un appel aux dons en déclarant qu'elle était personnellement endettée à hauteur de 5 millions d'euros. Le parti reste cependant bien ancré au niveau local.