France

Présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifient pour le second tour

Selon les premiers résultats, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon arrive en troisième position. Le Parti socialiste et les Républicains s'écroulent.

Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront au second tour de l'élection présidentielle, avec un net avantage au président sortant crédité de 27 à 29,5% des suffrages devant la candidate du RN, donnée à 23/24% à l'issue du premier tour le 10 avril. Jean-Luc Mélenchon (20/21%) arrive lui en troisième position.

Après des mois d'une campagne atypique qui a peu mobilisé, l'abstention a été plus élevée qu'il y a cinq ans, entre 26 et 29%, selon les instituts de sondage.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen améliorent leurs score par rapport à 2017

Pour Emmanuel Macron, qui avait promis lors de sa victoire en 2017 de «tout» faire pour que les électeurs de Marine Le Pen «n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes», le résultat du 10 avril est en demi-teinte avec la présence de la candidate au second tour pour la deuxième fois consécutive.

Après une succession de crises durant son mandat, il améliore cependant son score précédent (24,01% en 2017), une performance que seul François Mitterrand avait réussi à accomplir sur le chemin de la réélection en 1988.

Aiguillonné par Marine Le Pen sur la thématique du pouvoir d'achat, dans un contexte d'inflation galopante, le chef de l'Etat a haussé nettement le ton ces derniers jours face à la candidate RN, affirmant qu'elle «ment aux gens», et épinglant sa supposée «complaisance» vis-à-vis de la Russie dans le contexte de la crise ukrainienne.

Marine Le Pen progresse aussi par rapport au premier tour du scrutin 2017 (21,3%), au terme d'une campagne sans grande prise de risque et sans bruit. La candidate, qui a tenté de lisser son image, a été recentrée par les sorties d'Eric Zemmour, dont la concurrence, l'aura finalement servie malgré les doutes et défections de l'hiver.

Jean-Luc Mélenchon troisième

Malgré son score élevé, proche de celui de 2017 (autour de 20%), Jean-Luc Mélenchon, lui, n'a finalement pas réussi son défi de capitaliser sur l'argument du vote utile face au RN pour se hisser au second tour. Pour sa troisième campagne présidentielle, le chef de file des Insoumis a toutefois réussi à prendre le leadership à gauche.

En vue du second tour, Jean-Luc Mélenchon a déjà indiqué qu'il consulterait les 310 000 personnes l'ayant soutenu en ligne avant de donner une consigne, ce qui lui vaut les critiques de ses concurrents, y voyant une ambiguïté face au Rassemblement national.

Déroute des Républicains et du Parti socialiste

Ce scrutin confirme l'écroulement des deux partis ayant gouverné la France de la Ve République jusqu'en 2017, qui réalisent le pire score de leur histoire: Valérie Pécresse (LR) autour de 5% des suffrages et Anne Hidalgo (PS) avec 2%.

Le score du président sortant est lui plus élevé qu'annoncé ces derniers jours par les sondages, qui le donnaient talonné par la candidate RN après une campagne jugée trop courte et prudente. 

Fabien Roussel, Jean Lassalle (autour de 3%), le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (1/2%), le candidat anticapitaliste Philippe Poutou (autour de 1%) ou encore la chef de file de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud (moins de 1%), contenus sous la barre des 5%, devront se contenter de modestes remboursements pour leur campagne.

Jadot appelle à la formation d'un «front républicain»

Chez les Verts, Yannick Jadot qui a récolté un peu moins de 5% des voix selon les premières estimations plaide pour un «front républicain». L'écologiste peut déplorer ne pas avoir su transposer sur la scène nationale les succès aux municipales des Verts qui avaient raflé plusieurs grandes villes, au terme d'une campagne marquée par des dissensions internes.