Un «travail d'intérêt général» en contrepartie du RSA ? Le lapsus de Jean Castex fait réagir

Le Premier ministre français, Jean Castex© Ludovic Marin/AP
Le Premier ministre français, Jean Castex (image d'illustration).
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Dans une interview sur TF1, le Premier ministre a utilisé une formule surprenante en défendant le renforcement des obligations des allocataires du RSA, évoquant un travail d'intérêt général normalement réservé aux auteurs d'infractions.

Simple inattention ou lapsus révélateur ? Invité au journal télévisé de TF1 le 21 mars, le Premier ministre Jean Castex a défendu la proposition du président-candidat Emmanuel Macron de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à l'obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine à «une activité facilitant l'insertion professionnelle». «L'objectif est de veiller à accompagner toutes ces personnes [les bénéficiaires du RSA] vers un retour vers l'activité ou l'emploi», a expliqué Jean Castex. Confirmant la perspective, en cas de réélection d'Emmanuel Macron, d'imposer «davantage de devoirs» aux allocataires, le Premier ministre a eu une formule surprenante, affirmant que la réforme inclurait notamment «entre 15 et 20 heures par semaine, soit de formation, soit de travail d'intérêt général, soit de stage».

«Ce n'est pas punitif, c'est très positif», a assuré Jean Castex. Pourtant le travail d'intérêt général (TIG), est, d'après les services du Premier ministre eux-mêmes, «une peine qui peut être proposée à l'auteur de certaines infractions». La personne qui y est condamnée doit travailler gratuitement «dans un organisme public, un organisme privé chargé d'une mission de service public, ou une association habilitée», pour effectuer des tâches telles que l'entretien d'espaces verts ou le nettoyage de tags.

Cette confusion introduite par le Premier ministre entre Etat social et Etat pénal n'a pas manqué de faire réagir les oppositions. «Lapsus révélateur de sa vision des pauvres ?», s'est interrogée Martine Billard, oratrice nationale de la France insoumise.

Sur France Info, Florian Philippot a estimé que cette perspective d'un TIG en contrepartie du RSA correspondait à «une forme de retour à l'esclavage». «Ce n’est pas un plaisir de vivre avec 550 euros par mois», a jugé le leader des Patriotes, redoutant qu'il soit à l'avenir demandé aux retraités de «justifier leur retraite».

Au cours de la même émission, la députée du Modem Isabelle Florennes a contesté la formule du Premier ministre, rappelant que le travail d'intérêt général relevait bien du domaine de la punition et non de l'accompagnement vers l'emploi. «Je souhaite que les choses soient précisées», a-t-elle déclaré, concédant que Jean Castex avait employé une formule inappropriée.

Invité sur Europe 1 le 22 mars, Gabriel Attal a expliqué que les activités des personnes au RSA pourraient consister en «une formation, une mise en situation professionnelle dans une entreprise ou dans un établissement public», ou encore un «engagement au service de l'intérêt général». «Dans RSA, le A, c'est pour activité», a-t-il insisté, tout en assurant qu'il n'était pas question de stigmatiser les allocataires du RSA.

La proposition d'Emmanuel Macron a déjà suscité de nombreuses critiques : le candidat communiste, Fabien Roussel, a dénoncé le fait que les bénéficiaires du RSA seraient amenés à travailler «pour sept euros de l'heure, même pas le niveau du Smic». La candidate du RN, Marine Le Pen a également reproché au président sortant de vouloir créer «un mi-temps à six euros de l’heure».

 

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