France

L'équipe de Livre noir explique avoir été chassée de la «marche pour l'égalité» du Comité Adama

Selon Erik Tegnér, directeur du média en ligne Livre noir, des membres de son équipe auraient été pris à partie par des personnes chargées de la sécurité de la «marche pour l'égalité» organisée à Paris par le Comité vérité et justice pour Adama.

Le média en ligne Livre noir, qui ne cache pas une ligne éditoriale de droite, est une fois de plus au cœur de la polémique. Alors qu'il couvrait la «marche pour l'égalité» organisée par le Comité vérité et justice pour Adama, le 12 février à Paris, la tension est montée d'un cran entre l'équipe du média venue sur place et des personnes chargées de la sécurité de l'événement.

On ne sécurise pas des journalistes d'extrême droite

Comme l'affirme Livre noir dans un montage vidéo partagé sur les réseaux sociaux, cinq de ses membres auraient ainsi été expulsés du périmètre de la manifestation, l'un d'eux ayant eu un contact avec un interlocuteur particulièrement menaçant. «Si on te recroise on te fume», entend-on ainsi au début de la vidéo, sans qu'on puisse pour autant en déduire les circonstances précises de l'échange. Quelques secondes plus tard, dans une séquence filmée vers le sol, on entend un autre homme dire : «On ne sécurise pas des journalistes d'extrême droite comme toi, on protège pas des merdes comme toi.» Et une seconde personne ajouter : «Partez s'il vous plait.» 

«On aurait pu les frapper, les piétiner, les humilier [...] mais on les a sortis tranquillement, par contre pour la suite de la manif, on n'est pas responsables de ce qui va leur arriver, ils ont été prévenus, maintenant qu'ils assument», entend-on par ailleurs une voix masculine prononcer dans un mégaphone.

«Notre reporter Georges agressé par un leader antifa», a pour sa part écrit Erik Tegnér, en commentaire de ce montage vidéo.

A l'initiative du Comité Adama, l'événement avait pour objectif de réunir des Français, quelle que soit leur «couleur», leurs «origines», leurs «croyances», pour «réclamer et exiger la vérité» sur la mort d'Adama Traoré (24 ans), le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise, après une course poursuite avec la police alors que le jeune homme tentait d'échapper à un contrôle concernant son frère aîné.

Le rassemblement a bénéficié de la venue d'élus de gauche, comme la députée insoumise du Val-de-Marne Mathilde Panot, qui a publié sur Twitter des images prises sur place.

Un épisode qui en rappelle un autre ?

Ce n'est pas la première fois que le média de droite se retrouve au cœur d'une polémique. Le 21 novembre 2021, le rédacteur en chef du service politique du média en ligne, Jordan Florentin, avait porté plainte pour séquestration, extorsion et menaces de mort contre Yassine Belattar, accusant ce dernier de l'avoir «retenu enfermé, grille baissée, pendant une heure dans son théâtre» avec son caméraman. 

L’humoriste, qui est visé par plusieurs autres plaintes, sera jugé devant le tribunal correctionnel de Paris le 8 juin pour avoir «volontairement commis des violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail», la justice lui reprochant d’avoir «touché le visage» de Jordan Florentin, ainsi que d’avoir fait «pression sur lui en l’entourant, le bousculant et l’insultant». Sans retenir, donc, les qualifications de séquestration, d'extorsion et de vol, ni les menaces dénoncées par le journaliste. Néanmoins, de nombreuses zones d'ombre persistent dans cette affaire.

Cet incident avait fait réagir plusieurs personnalités de droite, qui avaient évoqué la relation de Yassine Belattar avec Emmanuel Macron. Nommé en mars 2018 membre de l'instance du Conseil présidentiel des villes par le chef de l'Etat, l'humoriste avait démissionné de cette fonction en octobre 2019, et avait brocardé par la suite l'incompétence des députés de la majorité.