Protocole sanitaire dans les écoles : Blanquer regrette «la symbolique» de ses vacances à Ibiza
- Avec AFP
Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a dit «regretter la symbolique» de ses vacances à Ibiza, d'où il a annoncé le protocole sanitaire dans les écoles avant la rentrée de janvier, une information qui a suscité de vives critiques.
«Il se trouve que le lieu que j'ai choisi, j'aurais dû en choisir sans doute un autre», a déclaré le ministre le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale ce 18 janvier, au lendemain de la révélation par Mediapart du fait qu'il se trouvait à Ibiza lorsqu'il a annoncé son protocole sanitaire controversé.
Plus tôt dans la journée, la majorité avait eu toutes les peines du monde à défendre le ministre, en témoigne l'intervention sur BFM TV du député Bruno Bonnell : «La règle au gouvernement c'est d'être disponible, d'être joignable, à tout moment. Pour revenir à Paris, Ibiza c'est plus proche que si vous êtes à Gap, à Epinal ou dans certains coins reculés de France.»
Se rendre, en pleine crise sanitaire et au moment d'annoncer un nouveau protocole controversé dans les écoles, sur une île réputée pour son caractère festif, «ce n'est pas le truc le plus malin du monde, alors qu'il a l'un des plus gros bilans en cinq ans», a soupiré un membre du gouvernement cité par l'AFP. «C'est comme le homard de Rugy: on n'est pas dans le légal/pas légal, mais dans le moral/pas moral», a ajouté cette source.
Selon une source au sein de l'exécutif confirmant une information de Politico, Nicolas Revel, le directeur de cabinet du Premier ministre Jean Castex, avait d'ailleurs déconseillé à Jean-Michel Blanquer de se rendre aux Baléares au vu du contexte.
Le ministre avait dévoilé les grandes lignes du nouveau protocole sanitaire dans une interview au Parisien le 2 janvier (article payant), veille de la rentrée des classes, ne laissant que peu de temps aux écoles pour s'organiser, de quoi accentuer la grogne dans les établissements. La valse des protocoles sanitaires dans les écoles au cours des dernières semaines a en effet provoqué la colère des enseignants, dont une partie s'est mis en grève le 13 janvier, un mouvement largement suivi. Plusieurs syndicats ont appelé à une nouvelle journée d'action pour le 20 janvier, qui pourrait se traduire par une nouvelle grève.
L'épisode pourrait-il sceller le sort de Jean-Michel Blanquer ? «Tout dépend de la manif [du 20 janvier], la mobilisation va donner le la», a répondu à l'AFP une source au sein de l'exécutif, disant en outre ne pas noter «un soutien appuyé du gouvernement» à un ministre pourtant réputé proche de Brigitte Macron.