Selon Bruno Le Maire, la France pourrait connaître une hausse de 40% du prix de l'électricité d'ici février.
Une situation «dangereuse» pour le ministre de l'Economie et des Finances, qui en a appelle à considérer les troubles qu'une telle hausse du prix de l'énergie ont entraîné ces derniers jours au Kazakhstan.
Le 7 janvier, Bruno Le Maire s'est exprimé sur la situation en ces termes : «Regardez ce qui se passe au Kazakhstan, c'est assez révélateur de ce qui peut arriver quand les prix de l'énergie explosent, c'est politiquement dangereux [...] Si on ne trouve pas une solution aux prix de l'électricité dans les jours qui viennent, les Français verront à la fin du mois de janvier une augmentation [de ceux-ci] de 35 à 40%».
Cet appel intervient dans un contexte d'envolée mondiale des prix de l'énergie. Par exemple, au début de la première semaine de janvier, le prix du gaz sur le hub néerlandais TTF – une référence européenne pour le commerce du gaz naturel – a augmenté d'environ 5%, atteignant 93,30 euros par mégawattheure.
Le gouvernement à la recherche de solutions pour assurer la limitation de la hausse des prix de l'énergie à 4%
Le 30 septembre, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé la mise en place d'un «bouclier tarifaire», pour «prémunir [les Français] contre ces hausses de tarifs». Le gouvernement avait notamment prévu de bloquer jusqu’au printemps le prix réglementé du gaz, qui concerne cinq millions de Français, ou encore de diminuer le montant des taxes sur l'électricité – dont le prix doit augmenter d’environ 12% en février 2022 – pour limiter la facture des consommateurs à 4%.
Un dispositif qui semble néanmoins ne plus être suffisant : «Des milliers d'emplois sont en jeu. C'est pourquoi nous travaillons nuit et jour depuis deux semaines pour trouver une solution qui garantisse le plafond de 4 % des prix de l'électricité et protège les entreprises grandes consommatrices d'électricité», a ainsi déclaré Bruno Le Maire.
Le ministre a également indiqué qu'il s'était entretenu avec le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, alors que le gouvernement français va augmenter le volume d’électricité nucléaire qu’EDF a obligation de vendre à ses concurrents à prix cassé, comme le souligne Le Parisien.
Au Kazakhstan, le mouvement de protestation a été déclenché par une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL). Le soir de ce 4 janvier, les autorités ont concédé une réduction du prix du GNL en le fixant à 50 tenges (0,1 euro) le litre dans la région, contre 120 au début de l'année, afin selon le président Kassym-Jomart Tokaïev «d'assurer la stabilité dans le pays». Des annonces qui n'avaient pas suffi à démotiver les manifestants, et Kassym-Jomart Tokaïev a accepté le 5 janvier la démission du gouvernement.