«Si l'agence anti-monopole européenne force immédiatement Gazprom à mettre fin à ces actions anticoncurrentielles, à supprimer ces restrictions artificielles, il y aura beaucoup plus de gaz sur le marché européen, à la fois de Gazprom et des concurrents de Gazprom. Et cela conduira à une baisse des prix», a déclaré Iouri Vitrenko, le président de la principale entreprise gazière ukrainienne Naftogaz, le 23 décembre à Kiev.
Il évoquait une manipulation, selon lui, des livraisons de Gazprom, qui organiserait la pénurie sur le marché européen du gaz en refusant délibérément d’utiliser les capacités de transit de l’Ukraine disponibles au-delà de ses engagements contractuels.
Lors de son discours prononcé en conférence de presse et diffusé sur la chaîne YouTube de Naftogaz, il a souligné que, la veille, son entreprise avait déposé plainte auprès de l'autorité anti-monopole de l'Union européenne. Dans cette dernière Naftogaz a affirme que Gazprom a délibérément refusé «de remplir correctement [ses] installations de stockage de gaz dans l'UE».
Le gestionnaire du système de transport de gaz ukrainien a mis aux enchères en début de semaine des capacités de transit supplémentaires, mais Gazprom n’y a pas souscrit.
Selon les données des cabinets spécialisés RBP et GSA Platform, cités par l’agence TASS, le holding gazier russe Gazprom n'a pour le moment réservé que 21,6% de la capacité de transit via la Pologne pour janvier 2022. Depuis le début de l’année, et à la date du 15 décembre, Gazprom a fait transiter par l’Ukraine 40 milliards de mètres cubes de gaz, soit la quantité minimale prévue par le contrat signé pour cinq ans entre Naftogaz et Gazprom.
Lors de sa conférence de presse le président de Naftogaz a également révélé les difficultés financières de Naftogaz qui a perdu 19 milliards de grivnas (616 millions d’euros) en 2020 et un peu plus d’un milliard de grivnas (56 millions d’euros) sur les six premiers mois de l’année.