Une «opposition sans concession, sans compromission au pouvoir macronien» : telle est la ligne affichée par Eric Ciotti dans une interview accordée à Valeurs actuelles le 2 décembre. Afin de l'emporter face à sa concurrente Valérie Pécresse au second tour du congrès des Républicains, le député des Alpes-Maritimes en appelle à «tous les électeurs de droite de France qui adhèrent aux valeurs de droite». Alors même que son adversaire a déjà obtenu plusieurs soutiens chez les perdants du premier tour, dont celui de Xavier Bertrand, Eric Ciotti assure être le seul en mesure d'«incarner le rassemblement».
Soucieux de continuer à se démarquer, Eric Ciotti a chargé sa concurrente. «Moi, je n’ai pas voté Emmanuel Macron au second tour en 2017, j’étais présent au Trocadéro», a-t-il rappelé, mobilisant le souvenir de la campagne de François Fillon. L'opposition résolue au président actuel est une boussole, qui a selon le candidat contribué à son bon score (25,59%) : «Jamais d’alliance avec Macron», a-t-il répété.
Persuadé que le second tour est «un nouveau match» qui se jouera sur une vraie différence idéologique avec Valérie Pécresse, il se targue de proposer les solutions «les plus volontaristes», notamment sur le plan régalien. Il promet en effet un «quoi qu’il en coûte sécuritaire», avec des mesures comme le retour de la double peine ou l’instauration d’un permis à point migratoire. Des positions plus affirmées que celles de la présidente de la région Ile-de-France, qu'il juge «plus au centre».
Au chapitre économique, il existe aussi de son propre aveu «une différence très importante avec Valérie Pécresse», puisqu'Eric Ciotti défend la perspective d'«une baisse massive de la fiscalité», dont la suppression des droits de succession et la fin de la TVA sur le carburant.
«Les militants ont déjoué les pronostics»
Des différences qui rendent Eric Ciotti confiant pour le second tour, insistant sur le fait que «les militants ont déjoué les pronostics» au cours du premier tour, alors que «la presse et les commentateurs ont présenté Michel Barnier, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse comme les trois potentiels gagnants». Le député des Alpes-Maritimes, vu comme un outsider pendant la campagne interne, a en effet déjoué les prévisions sondagières, qui ne le donnaient pas présent au second tour : «On avait présenté ma candidature comme une candidature de témoignage», a-t-il souligné.
D'où la confiance affichée par Eric Ciotti, malgré les soutiens engrangés par le camp adverse : «En politique, 1+1 fait rarement 2», a jugé le finaliste. Persuadé que ceux «qui veulent le changement fort, puissant» doivent se rassembler derrière sa candidature, qui est «aujourd’hui, potentiellement, une candidature de victoire ».