Avec 25,59% des voix, Eric Ciotti est arrivé le 2 décembre avec surprise en tête au premier tour de la mini-primaire du parti Les Républicains (LR), devant Valérie Pécresse (25%).
Les deux se départageront donc lors d'un second tour, dont l'issue sera connue le 4 décembre, en début d'après-midi. Le vainqueur sera officiellement investi par le parti LR pour être son représentant à la présidentielle de 2022.
L'ancien commissaire européen Michel Barnier est arrivé troisième avec 23,93% des votes. Quatrième – et c'est probablement l'autre surprise – Xavier Bertrand ne recueille que 22,4%. Celui qui est régulièrement considéré par les sondages comme le mieux placé au sein de cette droite pour le premier tour de la présidentielle n'atteint donc pas le second tour de cette primaire. Après l'annonce par Christian Jacob des résultats le 2 décembre à 14h40, Xavier Bertrand a directement apporté son soutien à Valérie Pécresse et confirmé qu'il mettait un terme à «ses ambitions nationales».
En dernière position, Philippe Juvin a pour sa part récolté 3,13% des voix. Il a également appelé ses électeurs à voter Valérie Pécresse.
D'après le président LR, Christian Jacob, la participation a atteint 80,89%.
Le duel entre Eric Ciotti et Valérie Pécresse témoigne d'une bataille sur la ligne idéologique. Le premier est davantage proche de la droite conservatrice, alors que la seconde fait partie des incarnations du centre-droit.
Valérie Pécresse récolte un maximum de soutiens chez les perdants
Au cours d'un point presse, Eric Ciotti a exprimé «une immense joie» pour un premier succès qu'il a affirmé avoir «construit patiemment». Qualifiant son programme de «rupture [...] pour sortir la France du déclin», il a soutenu que la «clarté» de son discours avait permis cette victoire, déjouant les pronostics des sondages.
«Un positionnement trop centriste, trop proche du macronisme, ne permettra en aucun de battre le président de la République sortant», a ajouté le député des Alpes-Maritimes, pour convaincre de nouveau les adhérents LR. Avec seulement 0,59 point d'avance sur Valérie Pécresse, il sera toutefois de nouveau l'outsider pour le sprint final, le troisième du premier tour, Michel Barnier, apportant lui aussi son «soutien» à Valérie Pécresse, tout comme le chef de file des députés LR Damien Abad.
Au cours de son intervention publique, Valérie Pécresse a également défendu un «projet de franche rupture», déplorant que la République sous Emmanuel Macron ait «reculé face aux voyous et fanatiques». «Je n'ai pas la main qui tremble», a-t-elle appuyé, assurant «être une femme qui gagne et qui fait». Présente au pupitre aux côtés de Xavier Bertrand et Philippe Juvin, l'actuelle présidente de la Région Ile-de-France a demandé de «l'audace» aux adhérents, c'est-à-dire «choisir une femme libre qui a la passion de la France».
Bastien Gouly