France

Eoliennes, immigration, Zemmour : les candidats LR ont affiché quelques (petites) différences

Au cours du premier des quatre débats télévisées, les candidats à l'investiture de LR pour la présidentielle 2022 ont montré qu'ils étaient d'accord dans les grandes lignes sur quasiment tous les sujets, à quelques détails près.

Comment différencier les cinq candidats à l'investiture LR pour la présidentielle ? Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin ont voulu donner des éléments de réponse en cherchant le 8 novembre sur LCI, RTL et Le Figaro à se démarquer les uns des autres, lors du premier de leurs quatre débats télévisés, avant le congrès où les militants LR choisiront leur candidat, du 1er au 4 décembre. Si les points de convergence ont logiquement été nombreux, de la critique d'Emmanuel Macron à la baisse de la dépense publique en passant sur la fermeté sur l'immigration, plusieurs candidats différaient en fonction des thèmes. Tour d'horizon des positions affichées.

Sur la question écologique, tous les candidats se sont accordés pour maintenir voire augmenter le parc nucléaire français. Le débat a plutôt porté sur «ces satanées éoliennes», selon l'expression de Xavier Bertrand, qui souhaite «mettre un terme à leur développement anarchique» car «la France, ce sont des paysages». Valérie Pécresse et Michel Barnier n'ont pas rejeté ce type de source d'énergie, mais le conditionnent à un «assentiment des populations». Philippe Juvin lui n'en veut pas sur terre, mais espère pouvoir développer l'éolien en mer.

On ne peut pas être le parti de la démagogie

Couper dans les effectifs de la fonction publique est une idée qui fait quasi-consensus au sein de LR. 200 000 suppressions de postes sont nécessaires pour Valrie Pécresse et Xavier Bertrand, 250 000 selon Eric Ciotti. Seuls Philippe Juvin et Michel Barnier ont préféré évoquer d'autres pistes, considérant qu'il valait mieux déplacer des postes vers les secteurs de l'Etat qui en avaient le plus besoin, sans effectuer de coupes globales. 

«Ceux qui ne s'engageront pas à un nombre de suppressions de poste dans la fonction publique ne les feront pas après. On ne peut pas être le parti de la démagogie», a critiqué Valérie Pécresse, ce à quoi Michel Barnier a rétorqué qu'il fallait «simplement éviter de dire trop de choses avant et ne pas les faire après».

Quelques piques sur l'immigration

Sur le sujet migratoire Xavier Bertrand s'est dit prêt au «bras de fer» avec les pays d'origine, Valérie Pécresse a plaidé pour plus de charters, et Michel Barnier a défendu son idée de moratoire, laissant néanmoins sur leur faim ses deux principaux rivaux. Quelques piques feutrées ont alors volé. «Je viens de comprendre que le moratoire ce n'est pas du tout l'immigration zéro», a fait mine de s'étonner Valérie Pécresse. «On a compris qu'il y aurait quand même des gens qui rentreraient», a ironisé Xavier Bertrand. Michel Barnier a regretté que ses «amis Xavier et Valérie» fassent «semblant de ne pas comprendre» ses propositions. «Michel n'a pas dit comment il finançait son programme», a répondu Valérie Pécresse. 

Invasion migratoire

L'essayiste Eric Zemmour, qui devance chacun des postulants LR dans les sondages d'opinion – sans être officiellement candidat à la présidentielle –, a par ailleurs été qualifié d'«adversaire» par Michel Barnier, alors que Xavier Bertrand rappelait que le polémiste avait «voté Mitterrand en 1981». «On ne peut pas se réclamer général de Gaule et dire que Pétain a protégé les juifs de France», a de son côté lancé Valérie Pécresse. 

Seul Eric Ciotti, qui préfèrerait voter Zemmour que Macron au deuxième tour, a modéré sa critique en évoquant un «concurrent» pour LR. Affirmant n'avoir «aucun tabou», le député des Alpes-Maritimes a repris la théorie controversée du «grand remplacement» et mis en garde contre une «invasion migratoire». Ciblant Zemmour, Michel Barnier a regretté que l'expression soit utilisée par «une personne qui a une vision de stigmatisation permanente», tandis que Valérie Pécresse a fait savoir que ce n'était pas sa «vision de la politique».