La France était-elle «sur le point» d'acheter le logiciel espion Pegasus ? Le Quai d'Orsay dément
Citant des sources proches du dossier, la MIT Technology Review assure que Paris était sur le point d'acquérir le logiciel de NSO avant les révélations sur les activités d'espionnage ayant visé des personnalités françaises. Le Quai d'Orsay dément.
Les autorités françaises ont-elles cherché à se doter du logiciel de piratage Pegasus, de la société israélienne NSO, avant que n'éclate le scandale mondial d'espionnage touchant, entre autres, des ministres français ? Si le ministère des Affaires étrangères dément catégoriquement, c'est en tout cas ce qu'affirme un article publié le 23 novembre par la MIT Technology Review, magazine appartenant au prestigieux Massachusetts Institute of Technology.
Citant des sources «proches du dossier», l'article rapporte en effet que le gouvernement français en aurait été «aux dernières étapes des négociations contractuelles» visant à acheter l'outil de piratage Pegasus, conçu par la société israélienne NSO, au moment des révélations, en juillet, du consortium de journalistes Forbidden Stories. Celui-ci avait en effet révélé que Pegasus aurait potentiellement visé le téléphone portable d'Emmanuel Macron, ainsi que de nombreux autres responsables politiques, dissidents, journalistes et militants des droits humains dans le monde entier.
Toujours selon les sources citées par la MIT Technology Review, les discussions auraient pris fin «après les accusations selon lesquelles des politiciens français faisaient potentiellement partie des personnes ciblées». Les négociations auraient été «rompues quelques jours seulement avant la date prévue de la vente», précise l'article. De son côté, le ministère français des Affaires étrangères a fait savoir au magazine américain qu'il démentait formellement avoir cherché à se procurer le logiciel de NSO, sans plus de détails.
Après les révélations sur le logiciel Pegasus, l'Elysée avait été accusée de réagir trop peu ou trop tardivement. Le logiciel-espion avait pourtant infecté les téléphones mobiles d'une série de ministres et d'un diplomate rattaché à l'Elysée, tandis que le polémiste Eric Zemmour et le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, ont également été la cible de tentatives d'espionnage.