Calaisis: un rapport parlementaire chiffre à 120 millions d’euros le coût de la gestion des migrants
- Avec AFP
Une commission menée par le député Sébastien Nadot a formulé des recommandations sur l'immigration et calculé le coût de la gestion des migrants à Calais, sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord. Un coût jugé «élevé».
Un rapport parlementaire a chiffré à 120 millions d’euros le coût net supporté par la France du fait de la présence de migrants à Calais et sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord» pour l'année 2020.
Issu d'une commission d'enquête menée par l'ancien député LREM Sébastien Nadot (Libertés et Territoires) avec pour rapporteur Sonia Krimi (La République en marche), le rapport précise que ce coût concerne la gestion de «3 000 migrants». Dans le détail, le texte explique que 85% des dépenses exécutées financent «la sécurisation des territoires» et 15% sont dédiées à la «prise en charge sanitaire, sociale ou humanitaire des populations migrantes».
Un coût net «élevé» pour la commission qui a estimé que cela représentait notamment une fois et demie le budget de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides qui, en 2020, a enregistré près de 100 000 demandes d'asile (96 424).
En outre, les parlementaires pointent du doigt le fait que les contributions versées par le Royaume-Uni couvrent «20% des dépenses engagées en 2020». «De ce point de vue, les accords de coopération conclus à ce jour avec le Royaume-Uni sont peu favorables à la France», analysent-ils.
A l'issue de six mois d'auditions et de travail de terrain, la commission a en outre formulé 30 recommandations pour «trouver des solutions pragmatiques et humaines» à l'immigration. Constatant que le gouvernement a durci les conditions d'accès aux soins pour les migrants en 2019, la commission a par exemple préconisé de supprimer le délai de carence de trois mois pour qu'ils puissent bénéficier immédiatement de la Protection universelle maladie.
Ce document, qui a peu de chances d'être repris par l'exécutif à cinq mois de la présidentielle, propose une réforme du pilotage de la question migratoire, qui doit, selon la commission, sortir du giron du ministère de l'Intérieur pour «dépasser la seule gestion policière de l'immigration». Elle propose ainsi la création d'un haut-commissariat à l'Immigration auprès du Premier ministre, qui aurait une portée interministérielle.