France

Sophie Pétronin s'exprime à la télévision pour la première fois depuis son retour au Mali

Depuis le Mali où elle est retournée vivre, l'ex-otage française Sophie Pétronin a de nouveau commenté la polémique concernant sa décision. Elle a affirmé qu'elle se trouvait en sécurité et a commenté les informations sur sa conversion à l'islam.

L’ancienne otage Sophie Pétronin est revenue pour BFM TV sur la polémique posée par son retour au Mali.

Une semaine après la révélation de ce retour qui a défrayé la chronique, l’ancienne otage franco-suisse est repartie s'installer au Mali dès le mois de mars, cinq mois après avoir retrouvé la liberté. 

Le Mali est resté et dieu merci, wallah et grâce à Dieu

La femme de 76 ans a commenté les informations évoquant sa conversion à l'islam. «Tout le monde a proclamé que j'avais été convertie [...] Moi je n'ai jamais été convertie, ok ? Depuis 2002, au moment où ma fille est née, j'ai commencé à apprendre l'Islam», affirme-t-elle. Avant d'ajouter : «il est où le problème de ma conversion ? Je n'ai jamais été convertie de ma vie. Même pendant les quatre ans de captivité. Un jour, y en a un qui m'emmerdait trop, je lui ai dit "toi là, ou tu la boucles ou moi je vais te la boucler, la illaha illa Allah, Mohamed rassoulouhou [il n'y a de dieu qu'Allah et Mohamed est son prophète]. C'est là où il a dit "oh toi tu connais l'Islam". J'ai dit "oui je connais l'Islam".»

Sitôt libérée en octobre 2020, Sophie Pétronin avait exprimé son intention de revenir au Mali où vit sa fille adoptive. «La France c'est la France, avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses. Par contre le Mali est resté et dieu merci, wallah et grâce à Dieu», explique-t-elle à la chaîne d'information en continu. L'ex-otage rassure en outre sur ses conditions de vie au Mali et se dit en sécurité. «Là où je suis, je suis en sécurité, bien gardée, bien protégée, bien nourrie. Je mange bien, je bois bien, je dors bien. J'ai pas de problème», précise-t-elle.

«Pourquoi irresponsable ? Je suis chez moi ici»

Interviewé également sur BFM TV ce 11 novembre, son fils Sébastien Pétronin, a expliqué que sa mère vivait cachée dans un quartier de Bamako. «Cachée de toute la malveillance qu'il pourrait y avoir à son égard en tant qu'ex-otage, en tant qu'Occidentale, que Française» a-t-il précisé. L'homme soutient la décision de sa mère qui a le droit selon lui de «choisir où elle a envie de finir ses jours». «Elle se sent bien là-bas», précise-t-il. Sébastien Pétronin explique que sa mère est «un peu abasourdie» par la polémique entourant son retour au Mali, un sentiment qu'il dit partager.

Il questionne notamment les accusations portées contre elle, affirmant notamment que la «France n'a pas dépensé un centime» pour Sophie Pétronin et concernant la libération des djihadistes en échange de la libération des otages, Sébastien Pétronin rappelle qu'il y avait d'autres otages impliqués dont un Premier ministre malien.

Accusée d'irresponsabilité, Sophie Pétronin s'était déjà défendue le 3 novembre auprès de l'AFP d'avoir agi de manière irresponsable en retournant au Mali. «Pourquoi irresponsable ? Je suis chez moi ici», a-t-elle dit au téléphone à un correspondant de l'AFP, répondant ainsi au gouvernement français. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait critiqué le même jour une «forme d'irresponsabilité» de la part de Sophie Pétronin, vis-à-vis de «sa sécurité» mais aussi vis-à-vis «de la sécurité de nos militaires», susceptibles d'être appelés à intervenir pour libérer des otages.

L'information sur la présence de Sophie Pétronin au Mali avait été révélée quelques jours avant en France. «Oui, je suis au Mali depuis un moment. Mais je ne suis pas inquiète et je ne suis pas inquiétée», a confirmé Sophie Pétronin. «Je me porte bien. Et je suis heureuse d'être là où je suis. Je n'embête personne et personne ne m'embête», a-t-elle dit.

Sophie Pétronin a adopté une fillette dans le nord du Mali où elle avait dirigé pendant des années une organisation d'aide à l'enfance avant son enlèvement en décembre 2016.