Curé syrien à Paris : «Je ne sais si les Américains larguaient des bombes ou des munitions sur l'EI»
Le père Toufic, curé de Maaloula, est venu en France à l’invitation de l’association SOS Chrétiens d’Orient afin de témoigner de la situation de son pays en guerre, ainsi que de confier ses espoirs, animés par sa foi. RT est allé à sa rencontre.
Lundi 26 octobre, il donnait une conférence dans l’église Saint-Eugène du 9ème arrondissement de Paris devant environ 200 fidèles et membres de l’association venus l’écouter.
Le père Toufic répond aux questions des nombreuses personnes venues l'écouter ce soir.
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— SOS Chrétiens Orient (@SOSCdOrient) 26 Octobre 2015
Pour Benjamin Blanchard, co-fondateur de SOS Chrétiens d’Orient, «il est très important de sensibiliser les français au sort des chrétiens d’Orient, et plus largement à la situation en Syrie, car la voix des syriens est trop peu entendue, et malheureusement on a une vision déformée et tronquée de la situation».
J'ai appris ce sens de notre existence chrétienne : témoigner de Jesus-Christ, dit Père Toufic. @SOSCdOrient
— Hélène Rochefort (@HeleneRochefort) 26 Octobre 2015
La population de la ville syrienne a été déplacée avant la prise de la ville par al-Nosra, et a été libérée par l’armée loyaliste en avril 2014. Depuis, la vie civile et paroissiale reprend petit à petit son cours, au même titre que les travaux de reconstruction des dommages causés par l’occupation des combattants d’al-Nosra.
«Grâce à l'intercession des Saints, nous n'avons pas eu beaucoup de pertes parmi les âmes» indique le père Toufic. Mais sa communauté a tout de même eu «trois martyrs, et depuis le 7 septembre 2013, sept jeunes qui se sont fait enlevés».
Selon lui, les syriens accueillent positivement l'intervention russe, qui tranche avec les précédentes frappes de la coalition occidentale : «aujourd'hui, on peut voir très clairement que l'armée syrienne regagne du terrain, tandis que dans le passé, Daesh gagnait toujours du terrain malgré les frappes américaines. Je ne sais pas si c'était des frappes, ou si c'était des munitions...»
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