Michel Barnier réaffirme sa volonté de «souveraineté juridique» française en matière d'immigration
- Avec AFP
Le candidat à la primaire de la droite en vue de la présidentielle 2022 est revenu sur la polémique entourant ses critiques des institutions européennes, estimant que «si on ne change rien, il y aura d'autres Brexit».
L'ex-négociateur du Brexit et candidat à la primaire de LR Michel Barnier a rejeté ce 15 septembre les critiques après ses déclarations sur la nécessité d'une «souveraineté juridique» de la France en matière d'immigration, faisant valoir que «si on ne change rien, il y aura d'autres Brexit».
Lors des journées parlementaires des Républicains la semaine précédente à Nîmes, l'ex-commissaire européen avait suscité la stupéfaction en affirmant que le pays était «menacé en permanence d'un arrêt ou d'une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l'homme, ou d'une interprétation de [sa] propre institution judiciaire». Michel Barnier, dont le rôle a été unanimement salué lors des négociations entre Londres et l'UE, a aussi promis, s'il est élu, un référendum pour permettre à la France de retrouver sa «liberté de manœuvre» en matière d'immigration.
«Les cris d'orfraie pourfendant ma proposition, je ne les ai pas entendus quand [...] Emmanuel Macron met en cause directement une directive européenne sur les deux-roues», répond-il dans un entretien au Point. «C'est de la mauvaise polémique, une agitation provoquée par telle ou telle cellule macroniste pour défendre le président sortant. J'ai été européen avant ces gens, je le serai après ; je n’ai aucune leçon d'engagement européen à recevoir d’eux, pas plus que de fierté nationale de madame Le Pen», ajoute-t-il.
Pas de référence réelle à la question des flux migratoires dans notre Constitution
Et de prévenir : «Ceux qui pensent que le Brexit étant maintenant derrière nous, les négociations ayant été bien conduites de l'avis général, on peut continuer business as usual commettent une très grave erreur. Si l'on ne change rien, il y aura d'autres Brexit», a-t-il mis en garde.
Michel Barnier, assurant être attaché à la Cour européenne des droits de l'homme, estime cependant que «beaucoup de place est laissée aux jurisprudences nationales et européennes dans l'interprétation des textes», car «il n'y a pas de référence réelle à la question des flux migratoires dans notre Constitution», et réitère sa proposition d'un «moratoire» sur l'immigration extraeuropéenne pour une durée de trois à cinq ans.
Pendant ce temps, «il faut mettre à plat l'ensemble des procédures sur la mise en œuvre du droit d’asile, du regroupement familial, de l'attribution des titres de séjour, des expulsions», et la France doit négocier avec ses partenaires européens «sur le fonctionnement de Schengen» et avec «les pays d'émigration économique ou écologique».