Bordeaux : une statue d'esclave dégradée, la mairie suspecte un acte «raciste»
- Avec AFP
La statue de l'esclave affranchie Modeste Testas érigée en 2019 à Bordeaux en mémoire de son passé esclavagiste a été dégradée. La municipalité a annoncé porter plainte.
La mairie de Bordeaux a annoncé son intention de porter plainte contre X à la suite de la dégradation d'une statue d'esclave, érigée en mémoire du passé négrier de la ville. La municipalité y voit un acte «vraisemblablement raciste».
Une statue en bronze représentant, à échelle humaine, une esclave achetée par deux frères bordelais au XVIIIe siècle puis affranchie, a été découverte le même jour badigeonnée de peinture blanche ou de chaux jusqu'au buste.
Statue de Al Pouessi, esclave affranchie par un négrier bordelais vandalisée
— Karfa Sira DIALLO 🥝 (@KarfaDIALLO) September 13, 2021
Cette statue est un symbole du combat pour l'égalité.@MemorialSlave demande mairie de Bordeaux @PierreHurmic de sanctuariser ce symbole du crime contre l’humanité
Allons déposer une plainte contre X. pic.twitter.com/tsSl6LWItc
Un acte «clairement politique»
Si le caractère raciste de l'acte est confirmé, «c'est une atteinte ultra-violente à tout ce que représente cette statue, une atteinte aux femmes, une atteinte raciste, une atteinte à la mémoire des personnes déportées dans le cadre de la traite négrière, une atteinte à l'art» pour Stéphane Gomot, conseiller municipal en charge du patrimoine et de la mémoire.
Dénonçant un acte «clairement politique», Karfa Diallo, élu régional, a également annoncé également porter plainte au nom de son association Mémoires et Partages, qui promeut la mémoire de l'esclavage. En milieu de journée, la statue avait été nettoyée.
La statue de l'esclave Modeste Testas (1765-1870) avait été inaugurée en mai 2019 sur les quais de la Garonne en présence de sa descendante haïtienne. Soit un pas de plus dans la reconnaissance par Bordeaux de son enrichissement passé lié à la traite négrière.