Le CSA exige que le temps de parole d'Eric Zemmour dans les médias soit décompté
- Avec AFP
Dans une déclaration rendue publique ce 8 septembre, le CSA, l'autorité française de régulation de l'audiovisuel, a demandé aux médias que le polémiste pouvait être considéré «comme un acteur du débat politique national».
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) demande aux médias audiovisuels de «décompter», à partir du 9 septembre les interventions du polémiste phare de CNews, Eric Zemmour, «portant sur le débat politique national», dans une décision rendue publique ce 8 septembre.
«Un acteur du débat politique»
«Au regard des récents développements, [le CSA] a considéré que M. Zemmour pouvait être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national», justifie le régulateur dans un communiqué. «[Or les] dispositions de la loi du 30 septembre 1986 prévoient la prise en compte des interventions des personnalités politiques», rappelle le CSA, dont le collège s'est réuni le 8 septembre en assemblée plénière.
«Les règles du pluralisme garantissent la bonne marche de la vie démocratique. Le CSA a pour mission de veiller à leur juste application, dans le respect de la liberté éditoriale des médias audiovisuels, qui sont seuls responsables de leur programmation», souligne le gendarme de l'audiovisuel.
Eric Zemmour a commenté la décision dans un communiqué de presse mis en ligne sur ses réseaux sociaux dans la soirée. «Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a donc rendu publique ce 8 septembre une étrange "expertise juridique" aux termes de laquelle je serais devenu une "personnalité politique" méritant que mon temps de parole dans les médias soir décompté», a-t-il expliqué, ajoutant : «Je dois avouer qu'après les menaces du gouvernement à mots à peine couverts depuis des semaines, cette décision ne m'étonne guerre. Pourtant, cette intimidation porte atteinte à l'exercice de mon métier, et, pire, au principe de pluralisme des idée et de l'expression, que le CSA est justement censé assurer sur les antennes de radios et les chaînes de télévision.»
«Ce soir, le CSA a trahi sa mission et révélé sa partialité idéologique : il suffit de regarder dans le détail les parcours des membres qui le composent pour s'en convaincre ! J'aurais tant aimé que les institutions de mon pays cessent de s'attaquer toujours aux mêmes et pensent, enfin, à l'intérêt général», a-t-il conclu.
Cette décision survient alors que le polémiste, relaxé ce 8 septembre en appel pour des propos anti-islam et anti-immigration tenus en 2019, est pressenti pour concourir à la présidentielle de 2022, tout en intervenant quotidiennement dans l'émission de CNews «Face à l'info» devant quelque 700 000 téléspectateurs.
Il est également censé reprendre l'émission «Zemmour et Naulleau» le 29 septembre sur la chaîne Paris Première.