Grève aux aéroports de Paris : les manifestants dénoncent la «trahison» d'ADP (VIDEO)
Le syndicat Unsa du groupe ADP appelait à la grève contre le projet d'économie voulu par le groupe. Notre reporter Katia Pecnik était à Roissy pour recueillir la parole des militants syndicaux qui dénoncent une perte de salaire potentielle de 20%.
Le trafic aérien aux aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly était normal ce 1er juillet en début de matinée selon l'AFP, alors que le syndicat Unsa du Groupe ADP appelait les salariés à la grève. La direction du Groupe ADP, gestionnaire de ces deux aéroports, avait estimé la veille que cet appel à la grève pourrait entraîner de «possibles difficultés d'accès routiers et des retards sur certains vols».
Trois syndicats ont déposé des préavis de grève englobant le premier week-end des grands départs en vacances. Le préavis de l'Unsa court jusqu'au 5 juillet. Les syndicats réclament le retrait d'un plan d'adaptation des contrats de travail (PACT) prévoyant la suppression de certaines primes. En cas de refus, les salariés s'exposent à un licenciement.
Luis Mendes (Unsa-Sapap) a dénoncé auprès de la reporter de RT France, Katia Pecnik, présente à l'aéroport Charles-de-Gaulle une «réduction permanente des salaires» à la place d'une «réduction conjoncturelle due à la crise» que les salariés auraient pu accepter selon lui. Le militant syndical ajoute qu'il s'agit de la remise en cause d'accords qui dataient des années 1970 dans certains cas. Selon la même source, certains membres du personnel aéroportuaire pourraient constater jusqu'à plus de 20% de baisse sur leur salaire.
Des perturbations minimes selon l'AFP malgré la présence de 200 manifestants
A Roissy ce 1er juillet, environ 200 manifestants ont perturbé l'accès sur une voie de circulation menant au terminal 2E, tandis que d'autres filtraient le passage des voyageurs se dirigeant vers les postes de contrôle du terminal 2B, gênant ainsi le fonctionnement de l'aérogare, a précisé une source aéroportuaire auprès de l'AFP.
Au terminal Orly 3, accrochée sur les parois vitrées de l'aérogare, une banderole de l'Unsa et de la CGT dénonçait la «trahison» et la «déloyauté» du Groupe ADP, tandis qu'une autre aux couleurs de l'Unsa disait «Non à la baisse des salaires» et réclamait le «retrait du projet PACT», selon des photos publiées sur Twitter par Laurent Garssine, secrétaire général de l'Unsa chez ADP.
ADP plaide pour un plan nécessaire afin de réaliser des économies
Des assemblées générales des salariés étaient organisées tôt ce 1er juillet à Roissy et Orly. Des manifestations sont également prévues le 2 juillet au matin dans les deux aéroports.
Aux syndicats qui demandent le retrait du PACT, la direction d'ADP répond que ce plan est nécessaire pour réaliser des économies, alors que la pandémie de Covid-19 a considérablement affecté l'activité du groupe, majoritairement détenu par l'Etat. Selon l'AFP, le trafic à Roissy et Orly reste très en deçà du niveau d'avant crise, avec 100 000 passagers par jour contre 200 000 auparavant, même s'il reprend de la vigueur à la faveur des départs en vacances.