Décès du ministre Robert Boulin en 1979 : sa fille assigne l'Etat pour «faute lourde»

- Avec AFP

Décès du ministre Robert Boulin en 1979 : sa fille assigne l'Etat pour «faute lourde» Source: AFP
Robert Boulin a eu la charge de plusieurs ministères dans les années 60 et 70 (image d'illustration).
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Face au «manque d'avancées» dans l'enquête sur le décès de son père, la fille de Robert Boulin, ministre retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet en 1979, a assigné l'Etat pour «faute lourde» devant le tribunal judiciaire de Paris.

42 ans après la mort de Robert Boulin, sa fille a assigné le 17 juin l'Etat pour «faute lourde». «Je ne désespère pas de la justice car je suis résolument démocrate mais cela fait 42 ans que j'attends que la justice se fasse, je suis très patiente mais cela abîme notre démocratie de ne pas tout faire pour connaître la vérité sur la mort de mon père», a déclaré Fabienne Boulin-Burgeat à l'AFP.

Elle accuse les deux magistrats instructeurs de Versailles (Yvelines) de ne «pas travailler» et déplore le «manque d'avancées» dans l'enquête.

Pour cela, elle demande 100 000 euros à l'Etat en réparation du préjudice, confirmant une information du journal Le Monde. Sollicités par l'AFP, le tribunal judiciaire et le parquet de Versailles n'avaient pas réagi dans l'immédiat.

Le corps de Robert Boulin avait été retrouvé le 30 octobre 1979 au matin, dans 50 cm d'eau dans l'étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines (Yvelines). Officiellement, le ministre du Travail de Valéry Giscard d'Estaing, âgé de 59 ans, se serait suicidé après avoir absorbé des barbituriques. 

L'affaire avait initialement été classée comme un suicide avant qu'une enquête ne soit ouverte à la suite d'une plainte de la famille en 1983. Cette dernière s'est conclue par un non-lieu en 1991. En 2015, la justice a décidé de rouvrir le dossier pour «enlèvement» et «assassinat», à la suite d'une plainte de Fabienne Boulin-Burgeat, convaincue qu'il s'agissait d'un assassinat politique et que le ministre a été tué parce qu'il détenait des informations sur un financement occulte de sa famille politique (RPR).

Des témoins en attente d'être entendus

Plus de cinq ans après le début de l'instruction, «plus de 25 témoins attendent toujours d'être entendus, si tant est qu'ils en soient capables ou, pire, que certains ne soient pas décédés entre temps», regrettent dans un communiqué transmis à l'AFP, Fabienne Boulin-Burgeat et son avocate Marie Dosé, précisant que «quatre témoins sont morts».

Déplorant le «dépérissement des preuves», elles insistent : «Cette série de déficiences dans la recherche des causes de la mort de Robert Boulin traduit l'inaptitude du service public de la justice à remplir la mission dont il est investi et caractérise une faute lourde de l'Etat.»

Par ailleurs, elles assurent qu'aucune reconstitution judiciaire ni aucun déplacement sur les lieux n'ont été programmés et qu'aucun acte d'instruction n'a été «fixé» depuis des mois.

Dans l'assignation consultée par l'AFP et délivrée le 14 juin au tribunal judiciaire de Paris, plusieurs échanges entre la partie civile et les juges d'instruction successifs soulignent «l'absence de diligences actée au dossier d'instruction» et les «demandes d'acte laissées lettre morte». 

«Je constate que depuis des mois les deux tiers du dossier ne sont constitués que du travail de la partie civile», a déclaré Marie Dosé à l'AFP.

La dernière «avancée» dans cette affaire remonte à novembre : un nouveau collège d'experts mandaté pour déterminer les causes de la mort de Robert Boulin a jugé les constatations initiales insuffisantes pour conclure «de manière formelle» à une mort par noyade. Un an avant, à l'automne 2019, jugeant déjà trop lentes les investigations, la famille avait décidé d'organiser une «reconstitution citoyenne», sur les lieux mêmes où a été retrouvé le 30 octobre 1979, le corps du ministre du Travail.

Résistant devenu avocat, Robert Boulin avait entamé une carrière politique en 1958 en devenant député gaulliste de Gironde puis maire de Libourne un an plus tard avant d'occuper de nombreux portefeuilles ministériels. Sa popularité avait alors nourri des rumeurs qui le désignaient comme «premier ministrable» de Valéry Giscard d'Estaing. La veille de sa mort, en quittant le ministère de Travail, il avait déposé des dossiers confidentiels dans son appartement de Neuilly-sur-Seine puis était parti pour une destination inconnue.

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