Policière attaquée : le profil de l'assaillant présumé fait réagir la classe politique
L'attaque contre une policière municipale perpétrée le 28 mai à la Chapelle-sur-Erdre par un individu visiblement radicalisé avec un problème psychiatrique a logiquement entraîné un flot de réactions dans la classe politique.
Ce 28 mai vers 10h30, à La Chapelle-sur-Erdre, au nord de Nantes, une policière municipale âgée d’une quarantaine d’années a été attaquée à coups de couteau. Son pronostic vital est à l'heure actuelle toujours engagé. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, le suspect – qui est ensuite décédé à la suite d'échanges de tirs dans lesquels deux gendarmes ont été blessés – avait «un profil hybride, radicalisé et malade psychiatrique très lourd». Il était sorti de prison en mars dernier.
Le monde politique a rapidement réagi à cette attaque. La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, se demande «comment un individu connu pour radicalisation, connu pour avoir voulu s’en prendre à des policiers, pouvait-il être dehors, libre de nuire ?». «Le gouvernement doit maintenant apporter des réponses à cette situation intolérable», ajoute-t-elle sur Twitter.
Comment un individu connu pour radicalisation, connu pour avoir voulu s’en prendre à des #policiers, pouvait-il être dehors, libre de nuire ?
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 28, 2021
Le gouvernement doit maintenant apporter des réponses à cette situation intolérable. #LaChapelleSurErdre#Nantes
Le député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan s'interroge également : «Sorti de prison, radicalisé, l’assaillant avait déjà cherché à s’en prendre aux forces de l’ordre. Que faisait-il en liberté ? Quand prendrons-nous la mesure de la guerre que livre l’islamisme sur notre sol ?»
Sorti de prison, radicalisé, l’assaillant avait déjà cherché à s’en prendre aux forces de l’ordre. Que faisait-il en liberté ?
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) May 28, 2021
Quand prendrons-nous la mesure de la guerre que livre l’islamisme sur notre sol ?#LaChapelleSurErdre
Le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, explique que «l’horreur de cette nouvelle agression» devait «conduire à un sursaut national pour protéger ceux qui nous protègent».
« En danger comme un flic en France »Mes pensées vont à la policière attaquée ce matin à La Chapelle sur Erdre et à sa famille. L’horreur de cette nouvelle agression doit conduire à un sursaut national pour protéger ceux qui nous protègent.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) May 28, 2021
https://t.co/XSYJ4QZHjL
Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, constate qu'«un individu fiché pour radicalisation [...] n’avait rien à faire en liberté». «Depuis six ans, je le répète : pourquoi attendre toujours un passage à l’acte pour réagir ?», dénonce-t-il.
Pensées pour la policière poignardée et pour les gendarmes blessés lors de la neutralisation d’un individu fiché pour radicalisation qui n’avait rien à faire en liberté. Depuis 6 ans, je le répète : pourquoi attendre toujours un passage à l’acte pour réagir ? #LaChapelleSurErdre
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) May 28, 2021
Le député de La République en marche François de Rugy estime que «plus que jamais, les forces de sécurité doivent être soutenues par des moyens mais aussi des mesures législatives protectrices».
Tout mon soutien à la policière municipale sauvagement agressée et à ses collègues à La Chapelle sur Erdre en #LoireAtlantique
— François de Rugy (@FdeRugy) May 28, 2021
Plus que jamais, les forces de sécurité doivent être soutenues par des moyens mais aussi des mesures législatives protectrices. https://t.co/Ik7ndlE36B
Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s'interroge sur le manque de moyens pour les malades psychiatriques : «Comment un malade atteint de schizophrénie a-t-il pu être abandonné sans accompagnement médical ?» «31 000 lits de psychiatrie de moins en 30 ans : voilà le résultat», argue-t-il.
Comment un malade atteint de schizophrénie a-t-il pu être abandonné sans accompagnement médical ? 31 000 lits de psychiatrie de moins en 30 ans : voilà le résultat. #LaChapelleSurErdre#Nantes
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 28, 2021
Le député communiste Stéphane Peu a envoyé un message de soutien à la policière «sauvagement poignardée [...] ainsi qu'aux gendarmes blessés». «Tout mon soutien aux forces de l’ordre qui sont en première ligne pour nous protéger», complète-t-il sur les réseaux sociaux.
Toutes mes pensées à la policière sauvagement poignardée en #LoireAtlantique ainsi qu’aux gendarmes blessés.
— Stephane Peu (@stephane1peu) May 28, 2021
Tout mon soutien aux forces de l’ordre qui sont en première ligne pour nous protéger.
Le député et Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, adresse lui «tout son soutien à la policière municipale».
J’adresse tout mon soutien à la policière municipale de #LaChapellesurErdre violemment attaquée dans l’exercice de ses fonctions. Courage à ses proches, ses collègues qui affrontent cette épreuve et au maire @RousselFabrice qui met tout en oeuvre pour protéger ses concitoyens.
— Olivier Faure (@faureolivier) May 28, 2021
Bardella et Abad plaident pour des peines de sûreté
Le numéro deux du RN Jordan Bardella et le président du groupe LR à l'Assemblée nationale Damien Abad ont quant à eux plaidé pour rouvrir le débat sur les peines de sûreté.
«Quand vous êtes fiché pour radicalisation et suivi en tant que schizophrène lourd, votre place n'est pas d'être remis en liberté avec un suivi ponctuel qui ne protège pas le reste de la société», a ainsi déclaré Jordan Bardella sur CNews, estimant qu'il s'agissait à chaque fois du «même profil, des gens fichés, suivis», «des multirécidivistes, qui se radicalisent par la case prison», derrière lesquels «on court sans être capables de prendre des mesures préventives».
«Quand vous êtes étranger et fiché S vous devez être renvoyé chez vous», a-t-il ajouté, précisant que pour les autres, il fallait «réhabiliter l'article d'intelligence avec l'ennemi qui permettrait d'engager des procédures de justice contre des gens dont on sait qu'ils ont un lien avec l'idéologie islamiste».
De son côté Damien Abad a estimé sur France Inter que trop de personnes sortaient de prison «alors qu'elles continuent d'être radicalisées» avec, selon lui, un suivi «largement insuffisant». «On ne peut pas passer de la prison à la liberté sans aucune étape intermédiaire», a-t-il déclaré, demandant la mise en place de peines de sûreté.
Le candidat écologiste aux régionales EELV Julien Bayou a de son côté déclaré qu'il y avait une «question un peu taboue», évoquant le manque d'aumoniers musulmans qui ne sont selon lui même pas rémunérés alors q«u'ils pourraient peut-être corriger la vision absolument dévoyée de l'Islam que certains et certaines détenus peuvent peuvent développer».
Il a estimé plus largement qu'il y avait «déjà une réponse pénale», qu'il a jugé «plutôt sévère, disons appropriée» pour les attaques contre les forces de l'ordre. «Ca n'est pas en l'augmentant, en faisant comme aux Etats-Unis des "live sentences", avec des double ou triple perpétuité que ça va changer quoi que ce soit à la situation de détresse des policiers», a-t-il déclaré sur France Inter.