44% des policiers et militaires voteraient Le Pen ? Une syndicaliste dit en comprendre les raisons
Selon un sondage, 44% des policiers et militaires seraient prêts à voter pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle. Interrogée par BFM TV, la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, Linda Kebbab, ne se dit pas surprise.
Invitée sur BFM TV le 12 mai, la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, Linda Kebbab, a réagi au sondage Ipsos-Cevipof pour L'Opinion dévoilant que 44% des policiers et militaires seraient prêts à voter pour la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, au premier tour de la présidentielle 2022. Ils seraient 60% à la soutenir en cas de second tour face à Emmanuel Macron.
Loin de s’étonner de ces chiffres, Linda Kebbab les a expliqués en revenant sur les déclarations des différents partis au sujet des forces de l'ordre : «Vous en avez un qui vous traite de barbare, vous en avez un qui vote contre la loi Sécurité globale et particulièrement sur l'article qui interdirait la diffusion des visages des policiers avec l'intention de nuire, vous avez une majorité qui aujourd'hui ne convainc pas les policiers, vous avez une droite qui a beaucoup de mal aujourd'hui à s'exprimer et vous avez une extrême droite qui [...] parvient, par ses discours et en matière de communication, à attirer beaucoup de Français.»
Affirmant que beaucoup de ses collègues lui avaient fait savoir qu'ils n'étaient ni «fachos», ni «racistes», ni «extrémistes», Linda Kebbab a expliqué que ceux-ci pourraient voter en faveur de Marine Le Pen car le choix se fera entre «celui qui crache à la figure [des policiers] à longueur de temps, entre celui qui n'est pas un républicain, et celle qui – peut-être avec beaucoup d'intelligence – dit qu'elle nous soutiendra».
Elle a en outre assuré que des policiers baignant dans un univers de gauche depuis leur enfance glisseraient un bulletin RN dans l'urne. Pour elle, le principal n'est pas de s'inquiéter du vote pour le Rassemblement national, mais d'en comprendre les causes. «Plutôt que de fustiger les policiers qui voteraient pour le Rassemblement national, que les politiques s'interrogent de la manière dont ils ont perdu la confiance des policiers», a-t-elle conclu.