Marseille : vive polémique après des propos racistes tenus en conseil portuaire

Marseille : vive polémique après des propos racistes tenus en conseil portuaire© AFP / FRANCK PENNANT
Une plage située sur le port de la Pointe-Rouge à Marseille le 2 août 2014 (image d'illustration).
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Le président d'un club nautique, Christian Tommasini, a suscité une vive polémique en tenant des propos particulièrement virulents à l'encontre des «Arabes». Si l'intéressé regrette ses propos, des élus et associations ont annoncé saisir le parquet.

Le 22 février dernier à l'occasion d'un conseil portuaire organisé par la Métropole Aix-Provence-Marseille, le président du Yachting club de la Pointe-Rouge (YCPR), Christian Tommasini, a suscité une vive polémique en tenant des propos ouvertement racistes et diffusés par le média d'actualité locale Marsactu ce 27 avril. 

Dans un enregistrement audio, Christian Tommasini évoque la situation sécuritaire du port de la Pointe-Rouge situé dans les quartiers sud de Marseille dont son association est gestionnaire. «Alors je ne suis pas raciste mais maintenant il y en a marre des Arabes», commence-t-il. «Tu ne peux plus rien faire sans qu'un Arabe ne vienne te faire chier», confie-t-il devant plusieurs responsables et élus locaux présents à cette réunion.

Développant sa pensée, celui-ci explique : «Ils profitent de la demi-heure de parking gratuite… en plus, que des melons, que des Arabes. Pas un blond, un blanc, un qui est bien comme il faut, non, que des Arabes», avant de se faire interpeller par Didier Réault, vice-président (Les Républicains) de la Métropole qui lui reproche de stigmatiser une population. Christian Tommasini s'emporte un peu plus et accentue encore davantage la violence de ses propos : «je m’en fous ! Le jour où il faudra s’armer, je serai le premier à aller faire de la ratonnade !», indique-t-il.

Interrogé le 27 avril par La Provence sur son attitude et la nature violente de ses propos, le bénévole regrette :«mes paroles ont dépassé ma pensée», assure-t-il. «Je ne suis pas raciste du tout, j'ai énormément d'amis de confession musulmane, avec qui je sors ou je joue aux boules, qui comprennent mon énervement face à des hordes de gens qui sont en dehors de la loi.»

Sur le terme «ratonnade» qui a particulièrement marqué les esprits et qui peut être interprété comme un appel à agresser les personnes maghrébines, le président du YCPR explique s'être «emballé» en insistant sur le fait que son intention était d'alerter sur le désordre et les incivilités commises sur le port, confirmant par ailleurs que c’était bien «cette population, dont les trois quarts n'étaient pas de Marseille, qui nous a mis le plus de désordre».

Le racisme «n'est pas une opinion, c'est un délit»

A la suite de ces propos rendus publics, les réactions politiques se sont succédé le 27 avril dans la journée à commencer par celle de l'adjoint de la mairie de Marseille (EELV), Hervé Menchon, qui a annoncé sur Twitter qu'il suspendait «immédiatement» les demandes de subventions du YCPR à la mairie.

Dans un tweet publié le même jour, le maire PS (Parti socialiste) de Marseille, Benoît Payan, a appuyé les propos de son adjoint en indiquant que le racisme «n'est pas une opinion, c'est un délit», soulignant : «les propos du président de l'YCPR sont abjects et inacceptables».

Martine Vassal, présidente LR (Les Républicains) de la Métropole et organisatrice du conseil portuaire, a également réagi sur Twitter en soulignant que la République était «une et indivisible» et rappelant qu'aucun Français ne méritait les propos stigmatisants qui ont été tenus.

SOS Racisme adresse un signalement au parquet de Marseille

D'autres élus ont annoncé vouloir saisir la justice suite à ce dérapage verbal. La députée LREM des quartiers Nord, Alexandra Louis, a indiqué sur Twitter qu'elle allait saisir la justice, tout comme que la mairie de Marseille qui a indiqué sa volonté d'engager une action par la voie de Théo Challande, adjoint (EELV) au maire de Marseille. «Au nom de la Ville de Marseille, je vais signaler ces propos à la procureure de la République», a-t-il écrit sur Twitter.

Même ton du côté du collectif marseillais «trop jeune pour mourir» et de l'association SOS Racisme qui ont annoncé qu'«un signalement juridique» avait été adressé au parquet de Marseille pour «injure raciste et provocation à la haine et à la discrimination».

Face à de potentielles sanctions légales, Christian Tommasini répond «que ça n'a pas lieu d'être une affaire politique» avant d'expliquer qu'il n'était ni étiqueté à droite, ni à gauche. «On est dans un pays où on ne peut plus rien dire. Mais je le redis, mes paroles ont dépassé ma pensée», a-t-il déclaré.

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