France

Affaires de Rugy : attaqué en diffamation, Mediapart obtient gain de cause

Attaqué en diffamation par François de Rugy, Mediapart a été relaxé par le tribunal judiciaire de Paris. Le média avait révélé en 2019 plusieurs affaires autour du train de vie de l'ancien ministre de la Transition écologique.

Mediapart, attaqué en diffamation par l'ex-ministre macroniste François de Rugy pour un des articles sur son train de vie et ses dépenses – qui l'avaient poussé à la démission –, a été relaxé le 2 avril par le tribunal judiciaire de Paris.

Alors ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy avait démissionné en juillet 2019 après une série de révélations : dîners fastueux organisés alors qu'il présidait l'Assemblée nationale – photos de homards et grands crus à l'appui – coûteux travaux dans son logement de fonction, utilisation contestée de ses frais de mandat de député, logement à vocation sociale loué à Nantes.

C'est pour le seul article sur ce logement que François de Rugy – redevenu député – avait attaqué Mediapart, dont il avait dénoncé les «méthodes» et le «journalisme de démolition». 

François de Rugy poursuivait le journal en ligne en diffamation à l'encontre d'un «citoyen chargé d'un mandat public», mais le tribunal a estimé dans sa décision que l'article en question ne le visait qu'en tant que particulier. 

La requalification étant exclue en matière de presse, il a relaxé Mediapart, le directeur de la publication Edwy Plenel et l'un des co-auteurs de l'article, Fabrice Arfi, tous deux également visés.  

«Tout ce qui est écrit est vrai», avait martelé le directeur du journal Edwy Plenel, au cours de l'audience du 11 février à laquelle François de Rugy n'avait, lui, pas assisté.

«Mediapart a gagné son procès contre François de Rugy. En un mois et demi, le journal a gagné ses procès contre Vincent Bolloré, le procureur Philippe Courroye, le patron de presse Hervé Gattegno, la procureure Eliane Houlette et une proche de François Fillon», a réagi sur Twitter Fabrice Arfi.

«On est très contents que la justice protège efficacement la liberté d'expression sur des sujets d'intérêt général que le public est en droit de connaître», s'est félicité auprès de l'AFP l'avocat du journal Emmanuel Tordjman, en rappelant les «250 victoires» dans des procédures en diffamation depuis les débuts du journal.