Les nouvelles restrictions sanitaires approuvées par l'Assemblée, un vote boycotté par l'opposition
- Avec AFP
Les nouvelles mesures de lutte contre le Covid-19, annoncées le 31 mars par Emmanuel Macron et détaillées par Jean Castex ce 1er avril, ont été votées par l'Assemblée nationale par 348 voix contre 9. L'opposition a boycotté ces mesures.
L'Assemblée nationale a approuvé ce 1er avril par 348 voix contre 9 les nouvelles restrictions annoncées la veille par Emmanuel Macron face à l'épidémie de Covid-19. La quasi-totalité des oppositions ont boycotté le scrutin en dénonçant «une mascarade».
A l'issue d'un discours du Premier ministre Jean Castex et d'un débat, seule la majorité LREM-MoDem-Agir a voté pour, le RN contre ainsi que Nicolas Dupont-Aignan (DLF) et les ex-députés LREM Joachim Son-Forget et Guillaume Chiche. Le Sénat à majorité de droite doit se prononcer à son tour dans l'après-midi et le même scénario d'un boycott massif se profile, selon des sources parlementaires.
Au Palais Bourbon, aucun des autres groupes d'opposition n'a pris part à ce vote qui n'engageait pas la responsabilité du gouvernement, le chef de file LR Damien Abad refusant d'«adouber la parole jupitérienne», celui de LFI Jean-Luc Mélenchon disant son «exaspération» de «voir l'Assemblée exclue de la stratégie» sanitaire.
La patronne des députés PS Valérie Rabault n'a également pas voulu «cautionner la manière» dont l'exécutif gère la crise. Et le dirigeant du groupe communiste André Chassaigne a vu dans ce débat en application de l'article 50-1 de la Constitution «un hochet tiré du coffre à jouets pour faire comme si on était une démocratie».
La présidente du RN Marine Le Pen, qui ne dispose pas d'un groupe à l'Assemblée, a elle ciblé ses critiques sur le fond des mesures, prises par Emmanuel Macron avec «peu de convictions, et beaucoup d'indécision» selon elle. La députée du Pas-de-Calais a exposé la politique sanitaire qu'elle privilégierait, d'un confinement territorialisé à un «moratoire sur la réduction des capacités hospitalières». «Le pays a davantage besoin d'être conduit qu'ingénument rassuré», a glissé la candidate à la présidentielle de 2022. La gauche a quitté l'hémicycle lors de son intervention.