A Paris, des étudiants plongés dans la précarité récupèrent des aliments et produits d'hygiène
Plusieurs centaines d'étudiants, fragilisés par la crise sanitaire, sont venus récupérer près de la place de la Sorbonne des denrées alimentaires et des produits d'hygiène distribués gratuitement par des organisations étudiantes.
Le 24 mars, plusieurs centaines d'étudiants se sont rendus sur la place de la Sorbonne à Paris pour bénéficier d'une distribution gratuite de colis alimentaires et de produits d'hygiène à l'occasion de la journée de solidarité contre la précarité étudiante initiée par plusieurs organisations étudiantes comme le Poing Levé ou l'UNEF (Union nationale des étudiants de France).
🔴Tatiana Magnani, #étudiante et membre de Poing Levé (@LevePoing): « C’est une grande journée de solidarité pour rompre avec l’isolement (...) parce qu’on voit qu’il y a beaucoup d’#étudiants et d’étrangers qui sont dans des situations très difficiles ! ». #generationsacrifieepic.twitter.com/UFttkVf3xe
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) March 24, 2021
Interrogé par RT France, Luca Astoin, étudiant et vice-président de l'UNEF de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a précisé que plusieurs centaines d'étudiants s'étaient déplacés : «Nous avons eu 350 personnes intéressées et on a distribué plus de 200 paniers repas», a-t-il rapporté soulignant que les étudiants en France étaient plongés dans une grande difficulté alimentaire, sociale et psychologique.
«Le gouvernement ne fait pas en sorte que cette situation s'améliore. Il a fallu que ce soit nous, les organisations de jeunesse et organisations étudiantes, qui prenions la place du gouvernement pour tout simplement veiller à la santé des étudiants», a-t-il par ailleurs déploré.
De plus en plus de jeunes sous le seuil de pauvreté
De son côté, Tatiana Magnani, étudiante et membre de l'association le Poing Levé a déclaré que c'était une «grande journée de solidarité pour rompre avec l’isolement [...] parce qu’on voit qu’il y a beaucoup d’étudiants et d’étrangers qui sont dans des situations très difficiles». Elle a notamment mis l'accent sur la situation catastrophique dans laquelle se trouvait les étudiants avant de déplorer la «casse» de l'Université depuis plusieurs années.
Depuis le début de la crise épidémique et la multiplication des restrictions sanitaires, de nombreux organismes et associations alertent sur la pauvreté des étudiants qui sont notamment victimes de la disparition des petits «jobs» dans la restauration. Fin janvier 2020, Anne Brunner, directrice d’études à l'Observatoire des inégalités, avait alerté sur le fait que le nombre de jeunes vivant sous le seuil de pauvreté s'était très fortement accru ces 15 dernières années et que ce phénomène qui existait avant la crise ne faisait «que s’aggraver».