La publication par Libération de la lettre d'un homme qui s'accuse de viol provoque une polémique

La publication par Libération de la lettre d'un homme qui s'accuse de viol provoque une polémique© Kenzo TRIBOUILLARD Source: AFP
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La confession d'un homme affirmant avoir violé son ex-compagne, publiée dans Libération pour la journée des droits des femmes, a provoqué de nombreuses réactions indignées. Selon le quotidien, ce texte vise «à nous sortir de la zone de confort».

Le quotidien Libération a publié le 8 mars une lettre d'un jeune homme de 20 ans s'accusant du viol de son ex-compagne commis un an et demi plus tôt. La publication de ce texte, qui coïncide avec la journée internationale des droits des femmes, a déclenché une polémique sur Twitter, le journal étant accusé d'avoir offert une tribune complaisante à son auteur, prénommé Samuel.

La victime présumée, Alma, avait donné son accord à la diffusion de la lettre, précise Libération, après en avoir pris connaissance dans la clinique psychiatrique où elle est hospitalisée pour dépression depuis décembre. Alma avait dénoncé début février ce viol, qui se serait déroulé pendant ses études à Sciences Po Bordeaux, alors que plusieurs témoignages de ce type ayant pour cadre les Instituts d'études politiques (IEP) ont été publiés dans la presse ces dernières semaines.

«Puisque j’ai détruit une partie de la vie d’une femme, puisqu’une partie de ma vie a été détruite, mais surtout puisque je ne veux plus que cela se reproduise : je souhaite une remise en question. Une remise en question individuelle et collective de ce qui fait que des violences comme celles-ci peuvent exister et peuvent passer inaperçues. Je ne souhaite à personne d’être victime de ce que j’ai fait et, par prolongement, de faire ce que j’ai fait», explique dans sa lettre Samuel.

«Incompréhensible et dégueulasse»

Plusieurs internautes et personnalités publiques se sont indignés que la parole soit ainsi donnée à un individu qui s'accuse de viol. «Donc on en est là, la veille du 8 mars, à lire un violeur se confesser en écriture inclusive en une d’un quotidien national», a écrit le 7 mars une militante féministe, dans un message très partagé sur Twitter.

La fondatrice du collectif Nous Toutes, Caroline de Haas, a également réagi en se demandant «comment j’aurais réagi si le mec qui m’a violée avait écrit une lettre et que Libération l’avait publiée». «Sincèrement, la réponse m’a fait peur. Parce que je pense que j’aurais eu envie de tout casser. Tout», écrit-elle.

La dessinatrice Pénélope Bagieu a évoqué un choix «incompréhensible et dégueulasse» de la part du journal, alors que la militante Valérie Rey-Gobert a qualifié la lettre de «saloperie».

Libération s'est justifié dans un avant-propos à la lettre, expliquant avoir reçu 10 jours plus tôt ce texte qui «vise à nous interpeller, à nous sortir de la zone de confort consistant à considérer que le violeur, le monstre, c’est l’autre». «La force intellectuelle, la fougue de ce texte peuvent aussi susciter le rejet et jouer en sa défaveur. Mais c’est un fait : il apporte du matériau humain à une question douloureuse, complexe et taboue», poursuit le journal.

Le média a indiqué à l'auteur qu'au cas où les autorités judiciaires se saisiraient du dossier, «nous serions pour notre part contraints de respecter la loi qui, en l’espèce, nous oblige de leur communiquer votre identité si elle nous était demandée». Le jeune homme a accepté cette condition avant publication. Sa victime présumée a expliqué à Libération que «lorsqu’elle sera prête, elle portera plainte».

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