«L’association "Génération identitaire" a été dissoute ce matin en conseil des ministres, conformément aux instructions du Président de la République», a annoncé ce 3 mars le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter. Il a accusé le groupe anti-immigration d'inciter «à la discrimination, la haine et la violence».
La police empêche un dernier rassemblement
Génération identitaire avait voulu tenir, ce 3 mars, un dernier rassemblement avant sa dissolution, à proximité de la mairie de Paris, mais les forces de l'ordre en ont empêché la tenue.
Dans le décret prononçant la dissolution, le ministre de l'Intérieur accuse «certains» militants de l'association de tenir «un discours de haine incitant à la discrimination ou à la violence envers des individus en raison de leur origine, de leur race et de leur religion». Le texte affirme par ailleurs que l'association Génération identitaire peut être «regardée comme présentant le caractère d'une milice privée», notamment «par sa forme et son organisation militaires».
L'organisation est connue pour ses opérations chocs visant à dénoncer l'immigration clandestine, l'islamisation ou le racisme anti-Blancs. Ces dernières semaines, la Licra, ainsi que plusieurs élus de gauche, avaient réclamé la dissolution de Génération identitaire.
Une «volonté de criminaliser le discours anti-immigration»
Mais l'annonce d'une dissolution imminente par les autorités françaises avaient suscité la protestation de plusieurs personnalités politiques, dont Jean Messiha, Florian Philippot, ou encore Jean-Frédéric Poisson, qui s'étaient rendus à une manifestation de soutien. Parmi d'autres, le philosophe Michel Onfray était lui aussi monté au créneau contre la dissolution du groupe.
Interrogé par Le Figaro le 13 février, Clément Martin, porte-parole de Génération identitaire, avait dénoncé «une manœuvre politique de la part du gouvernement».
«Nous sommes des lanceurs d'alerte, au même titre que Greenpeace. Il nous est reproché l'objet même de notre combat, on essaye de nous faire taire alors que l'on s'oppose pacifiquement à l'immigration massive», avait-il poursuivi. Sur l'antenne de RT France, Clément Martin avait en outre dénoncé une «volonté de criminaliser le discours anti-immigration dans ce pays». Et de poursuivre : «On peut encore être hostile à l'immigration en France sans que ce soit ni condamnable, ni motif de dissolution.»