Guerre au Yémen, Khashoggi : le lobbying de l'Arabie saoudite en France pour redorer son image

Guerre au Yémen, Khashoggi : le lobbying de l'Arabie saoudite en France pour redorer son image© Bandar Algaloud/Courtesy of Saudi Royal Court/Handout Source: Reuters
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Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Riyad le 24 octobre 2018 (photo d'illustration).
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A grand renfort de contrats, Riyad tenterait de redorer son blason en France. Selon Mediapart, une conseillère de Jean Castex aurait notamment pris part à ce type d'opérations de communication, dont une source de RT France confirme l'existence.

L'Arabie saoudite dispose-t-elle de relais bien placés en France pour défendre son image mise à mal par le meurtre et le démembrement du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ou la guerre au Yémen ? Selon Mediapart, l'actuelle conseillère en communication du Premier ministre Jean Castex, Mayada Boulos, aurait en effet dirigé une opération de lobbying en faveur du royaume saoudien lorsqu’elle travaillait à l’agence Havas entre 2016 et 2020.

La conseillère a expliqué au média en ligne que le client de l'agence n'était pas l'Etat saoudien mais bien la fondation philanthropique Misk, néanmoins créée en 2011 par le prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS. Toujours selon Mayada Boulos, il s'agissait d'une mission de promotion du site touristique d’Al-Ula, au nord-ouest de l’Arabie saoudite, visant à «faire connaître un site historique et culturel, ses monuments et les activités». Elle assure encore : «[les] sujets diplomatiques ou régaliens ne faisaient pas partie de la mission». Dans le cadre de sa fonction auprès du Premier ministre, celle qui est passée par le cabinet de l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine assure «ne pas traiter de sujets qui ont fait l’objet d’une mission dans le cadre de [ses] fonctions chez Havas».

L’affaire Khashoggi ne remet pas en cause notre contrat avec l’Arabie saoudite

Pourtant traditionnellement allié des Etats-Unis et de la France, le royaume saoudien (et en particulier MBS) est accusé dans un rapport du renseignement américain déclassifié le 26 février d'avoir «validé» l'assassinat de Jamal Khashoggi en 2018. Le corps de ce journaliste, devenu critique du pouvoir saoudien, avait notamment été découpé dans le consulat saoudien d'Istanbul.

Par ailleurs, au Yémen, où l'Arabie saoudite a engagé le combat en mars 2015 contre les rebelles chiites houthis soutenus par l'Iran, le conflit a provoqué ce que l'ONU qualifie de «pire crise humanitaire du monde». Riyad a par ailleurs été épinglée à plusieurs reprises pour des frappes ayant visé les populations civiles. 

Pour autant, l'agence Havas ne dément pas son engagement dans la communication du pouvoir saoudien, comme l'expliquait son vice-président Stéphane Fouks, à Challenges, en novembre 2018 : «L’affaire Khashoggi ne remet pas en cause notre contrat avec l’Arabie saoudite. La politique de la chaise vide n’a jamais été la nôtre. Nous préférons être du côté des réformateurs et faire des choses utiles.»

L'une de ses concurrentes françaises, l'agence Publicis, aurait par ailleurs adopté la même position, à en croire Benoît Muracciole, vice-président de l'ONG Action sécurité éthique républicaine, interrogé ce 1er mars sur l'antenne de RT France. «D'après nos informations, les Saoudiens ont payé les agences Publicis et Havas pour éviter que l'on parle en mal de ce qu'il se passe au Yémen», a-t-il ainsi expliqué. Mediapart précise que l'agence Publicis «a multiplié les contrats ces dernières années» avec Riyad. «Visiblement, la tactique [de l'Arabie saoudite] semble être très efficace», confirme Benoît Muracciole.

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