La cour d’appel confirme la condamnation de Dieudonné pour sa chanson «C'est mon choaaa»
- Avec AFP
La cour d'appel de Paris a confirmé la condamnation de Dieudonné à une amende de 9 000 euros pour sa chanson «C'est mon choaaa». L'humoriste controversé est reconnu complice d’injure à caractère antisémite.
Le 18 février, la cour d'appel de Paris a confirmé la condamnation du polémiste et humoriste Dieudonné M'Bala M'Bala à 9 000 euros d'amende pour complicité d'injure à caractère antisémite après la publication d'une vidéo et d'une chanson intitulées : «C'est mon choaaa». L'arrêt de la cour d'appel lui impose également de verser plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts ou frais de justice à sept associations antiracistes constituées en partie civile. En cas de non-paiement, l’amende pourra se transformer en un emprisonnement, précise l’AFP.
Cette chanson, publiée en juin 2017 sur YouTube, Deezer, Spotify et Apple Music, comporte les paroles suivantes : «J'ai chaud à la tête devant le barbecue. Si les merguez sont casher, j'aurai peut-être la corde au cou». L'été dernier, le polémiste avait été définitivement banni des principales plateformes en ligne, comme YouTube, Facebook, TikTok et Instagram au nom de la lutte contre les contenus à caractère haineux. Dieudonné M'Bala M'Bala, aujourd’hui âgé de 55 ans, avait nié être le chanteur et l'auteur de cette chanson écrite selon lui par un détenu lors d'un «atelier de chanson potache» en prison.
En novembre 2019, le tribunal avait condamné l'humoriste à 9 000 euros d'amende et le parquet avait requis dix mois d'emprisonnement ferme. Le tribunal avait alors jugé que les paroles de sa chanson renvoyaient «incontestablement, par voie d'insinuation, au drame de la Shoah qui est tourné en dérision» et que le «droit à l'humour» invoqué par polémiste «se heurte à un autre droit, celui de la dignité humaine». L’humoriste avait fait appel de la décision et le parquet avait requis huit mois d'emprisonnement ferme.
Interrogée sur la capacité financière de son client à s'acquitter de ses amendes, son avocate, Isabelle Coutant-Peyre, a précisé à l’AFP que «Dieudonné est comme tous les artistes, sinistré financièrement, avec la période et l'absence de spectacles».
A ce jour, l’humoriste controversé cumule plusieurs condamnations et procédures judiciaires. En septembre 2020, Dieudonné a été condamné à 10 000 euros d'amende pour des propos jugés racistes par le parquet de Chartres, tenus en juin 2017 durant son spectacle le «bal des quenelles». Il avait également été condamné en juillet 2019 à trois ans d'emprisonnement (dont deux ferme) et 200 000 euros d'amende pour fraudes fiscales, blanchiment, abus de biens sociaux ou encore organisation frauduleuse de son insolvabilité.
Le 12 octobre dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, avaient par ailleurs annoncé porter plainte contre l’humoriste après la tenue d'un spectacle pourtant interdit à cause des restrictions sanitaires.