«Vous refaire une santé laïque» : passe d'armes entre Alexis Corbière et Jean-Michel Blanquer
Le débat autour du projet de loi contre le «séparatisme» s'est tendu entre les membres de La France insoumise et la majorité. Au cœur des divergences, un amendement défendu par Alexis Corbière qui l'a opposé à Jean-Michel Blanquer sur la laïcité.
L'ambiance était électrique le 12 février à l'Assemblée nationale. Au cœur des tensions, une passe d'armes entre le député La France insoumise Alexis Corbière et le ministre de l'Education nationale sur la laïcité.
💬 "Celui qui vous parle a failli perdre la vie en étant au service de l'école publique"
— BFMTV (@BFMTV) February 12, 2021
Le ton monte entre Alexis Corbière et Jean-Michel Blanquer à l'Assemblée au sujet de la laïcité ⤵ pic.twitter.com/mbKd7FFIVG
Le député insoumis de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière défendait alors un amendement au projet de loi contre le «séparatisme» visant à abroger la loi Carle de 2009, qui impose aux communes de financer les écoles privées.
Vous qui n'avez jamais été présent dans le combat laïc dans toute votre histoire
«Vous essayez de vous refaire une santé laïque au travers d'un débat très vain», a répondu le ministre de l'Education nationale à une interpellation du député, avant de renchérir : «Ces derniers temps vous avez été sacrément ambigus». Une allusion aux accusations d'électoralisme et de complaisance envers le communautarisme adressées à La France insoumise par de nombreux de ses opposants.
Visiblement très remonté, Alexis Corbière a répliqué que «l'œuvre de Jean-Michel Blanquer n'est pas de faire revenir les enfants vers le public». Et d'ajouter: «Je suis ambigu ? Vous qui n'avez jamais été présent dans le combat laïc dans toute votre histoire.»
Le ministre, après avoir accusé le député insoumis d'avoir commis «un petit dérapage», s'est défendu d'un air grave : «Celui qui vous parle a failli perdre la vie en étant au service de l'école publique […] pour les enfants les plus défavorisés de France». En 2004, Jean-Michel Blanquer, alors recteur de l'académie de Guyane, était allé à la rencontre d'élèves d'un village à bord d'une pirogue qui s'était fendue. Il avait failli se noyer dans le fleuve Maroni.
L'article 18 dit de «Samuel Paty» avait été en partie voté le 10 février par l'Assemblée nationale, malgré un climat déjà houleux.