«Justice pour Julie» : nouvelles manifestations à Paris et dans plusieurs villes
Des militantes féministes ont de nouveau manifesté le 7 février pour demander la requalification en viol par la justice des charges retenues contre plusieurs pompiers accusés d'avoir abusé d'une adolescente mineure il y a une dizaine d'années.
«Justice complice !», c'est avec ce mot d'ordre qu'environ 300 manifestantes se sont réunies à Paris sur la place Saint-Michel (VIe arrondissement) pour demander à la justice la requalification des charges retenus contre des pompiers qu'elles accusent de viol sur une adolescente.
🔴Rassemblement Place Saint-Michel à #Paris en soutien à Julie. Pour rappel, la justice a rejeté la demande de #Julie de voir ses agresseurs présumés, des #pompiers, être jugés pour viol. Trois pompiers seront jugés ce mercredi, mais pour « atteinte sexuelle ». #JusticepourJuliepic.twitter.com/VqWi065W5X
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) February 7, 2021
Les faits se sont produits entre 2008 et 2010. Julie, une mineure de 14 ans au moment des faits, avait eu des rapports avec environ 20 pompiers, pour la plupart en poste à la caserne de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).
Elle a entretenu une relation suivie avec l'un d'eux pendant près d'un an, mais a dénoncé des rapports non consentis, notamment un après-midi chez ce pompier qui se trouvait avec deux collègues.
Trois pompiers étaient mis en examen jusqu'en 2019 pour viol (passible des assises), faits requalifiés plus tard en simple «atteinte sexuelle» et renvoyés en correctionnelle, décision confirmée en novembre dernier par la cour d'appel de Versailles. La cour de cassation doit se prononcer le 10 février sur cette décision.
«Nous demandons la cassation totale de l'arrêt de la honte de la cour [d'appel] de Versailles», a twitté Corinne Leriche, la mère de Julie, qui dénonce une «impunité des violeurs». «Si cet arrêt est cassé ça veut dire que les 20 pompiers retournent devant un juge d'instruction et là on espère qu'effectivement ils pourront répondre de leur crime devant la justice», a expliqué cette dernière à RT France.
🔴Corinne Leriche (@corinne_leriche), maman de #Julie: « C’était très important pour Julie d’être là, d’entendre. Elle était prête et ça c’était extraordinaire. Je suis tellement fière d’elle ! ». #JusticepourJulie#Paris#pompierspic.twitter.com/VQnzQmh2Q7
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) February 7, 2021
Plusieurs appels à manifester ont été lancés en France, notamment à Marseille, Lyon, Strasbourg ou encore Versailles.
#JusticepourJulie
— Mié Kohiyama (@MiKohiyama) February 7, 2021
A Lyon pour un rassemblement en soutien à Julie et pour demander la CASSATION totale de l'arrêt de la cour d'appel de Versailles 💪💪💪#Pedocriminalite#SeuilDAge@osezlefeminisme@corinne_lerichepic.twitter.com/evrHgFGQeS
Présente à la mobilisation parisienne, notamment la députée insoumise Clémentine Autain a écrit sur Twitter : «Beaucoup de monde au rassemblement #JusticePourJulie, à Paris et ailleurs. La décision de la cour d'appel est scandaleuse et je lui apporte tout mon soutien pour le dur combat qu'il reste à mener». Présente elle aussi, l'élue parisienne EELV Alice Coffin a estimé auprès de l'AFP, que cette affaire est le reflet d'«un système général, en l'occurrence ici de la justice, qui est complice de la culture du viol».
Beaucoup de monde au rassemblement #JusticePourJulie, à Paris et ailleurs. La décision de la cour d'appel est scandaleuse et je lui apporte tout mon soutien pour le dur combat qu'il reste à mener. pic.twitter.com/2IjCeEbjz2
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) February 7, 2021
Les avocates de Julie dénoncent quant à elles l'attitude de la police et de la justice envers la plaignante dès le début de la procédure : «Ce sont les agissements des institutions, des juges, des enquêteurs, des experts qui révèlent à quel point notre système judiciaire et son produit, la jurisprudence, sont profondément pollués par l’idéologie sexiste et archaïque», a notamment déclaré Lorraine Questiaux à l'Humanité.
La veille, des militantes Femen s'étaient livrées à une action seins nus devant le ministère de la Justice place Vendôme à Paris (Ier arrondissement) pour les mêmes raisons.