Rennes : les teufeurs manifestent pour défendre les «free parties» contre la «répression»
- Avec AFP
Plusieurs centaines de «teufeurs» se sont rassemblés, ce 23 janvier à Rennes, pour défendre les «free parties» contre la «répression» organisée à la suite de la rave de Lieuron qui avait réuni 2 400 personnes au Nouvel an.
«On est là pour montrer qu'on ne se laissera pas faire... mais pacifiquement !» : au son des BPM, plusieurs centaines de «teufeurs» ont manifesté ce 23 janvier à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Ambiance festive au rassemblement pour la défense des libertés à #rennes esplanade de Gaulle pic.twitter.com/cCJaRH7v7S
— Ouest-France 35 (@ouestfrance35) January 23, 2021
Dans une ambiance bon enfant, les manifestants entendaient défendre les «free parties» contre la «répression» lancée après la rave de Lieuron (Ille-et-Vilaine) qui a réuni 2 400 personnes au Nouvel an. Neuf personnes sont mises en examen et placées sous contrôle judiciaire dans cette affaire. Un jeune homme âgé de 22 ans, incarcéré pendant 18 jours, a été libéré le 22 janvier.
On n'a rien fait de mal, on voulait juste fêter la nouvelle année. Elle a été tellement dure, on avait besoin de s'évader
La police a dénombré 800 personnes, parmi lesquelles des manifestants contre la loi de Sécurité globale. Certains ont dansé au son de la musique techno, quand d'autres brandissaient des pancartes «Le hardcore, c'est bon pour le corps», «Qui sème la répression, récolte la RAVEolution» ou «Ouvrez les théâtres, pas nos arcades sourcilières».
«Ça fait 30 ans que les free parties existent et 30 ans qu'elles sont réprimées», a regretté Florian, qui affirme avoir été verbalisé trois fois pendant la fête du Nouvel an. «On ne doit pas encourir 10 ans de prison juste pour avoir fait danser», a renchéri Kahoura, intérimaire de 18 ans, porteuse d'une pancarte «Touche pas à ma teuf ! Tous organisateurs».
Plus d'un millier de personnes réunies à #Rennes pour un rassemblement statique sur la place Charles de Gaulle. Ils dénoncent la répression visant les organisateurs de la "Maskarade", la rave party de #Lieuronpic.twitter.com/6okt2jGp6d
— TheoPrn (@Theop_rn) January 23, 2021
Responsabilité collective
«Si quelqu'un doit prendre, c'est nous tous parce qu'on était tous là, on est tous responsables», a-t-elle expliqué. «On n'a rien fait de mal, on voulait juste fêter la nouvelle année. Elle a été tellement dure, on avait besoin de s'évader», a-t-elle ajouté.
«On ne voulait de mal à personne : c'était juste une super grande boom», a approuvé Mélanie, 20 ans, étudiante en immobilier qui arborait une pancarte «Peace and Love». «On est comme tout le monde, on n'est pas des mauvaises personnes. On a juste pas le même style», a-t-elle ajouté. La jeune femme a dit regretter que les organisateurs de la rave party soient, selon elle, poursuivis plus sévèrement que certaines personnes accusées de viol.
Plusieurs véhicules ont rejoint la place Charles de Gaulle à #Rennes durant la manifestation en soutien à la maskarade, ils ont déposés plusieurs sound system. Changement total d'ambiance en suelques instants. Un hélico de la police survole la zone. pic.twitter.com/aWkpYFddXk
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A l'issue du rassemblement, les forces de l’ordre sont intervenus pour disperser la foule des teufeurs qui avaient commencé à installer un mur d’enceintes, rapporte le quotidien régional Ouest-France. Des fumigènes ont notamment été tirés pour disperser la foule rassemblée sur l’esplanade de Gaulle. Au moins un manifestant a été interpellé, selon le journal. Les manifestants ont alors convergé vers le centre commercial Colombia tandis que la situation restait confuse.
Tirs de fumigènes pour disperser la foule des teufeurs sur l’esplanade de Gaulle à #rennespic.twitter.com/xkMuE5Pgbh
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A Bordeaux (Gironde) également, quelques dizaines de personnes se sont réunies place de la Victoire devant une banderole «Justice sera fête». Parmi elles, Sophie Gaultier, perruque bleue, veste violette et masque coloré, elle brandissait une pancarte : «Je suis assistante de direction et DJ». «On a besoin de solutions pour la culture. Il faut un dialogue entre les politiques et les représentants de la culture et de la musique electro pour trouver des solutions et des zones d'expression», a-t-elle plaidé.