Rave party de Lieuron : les fêtards quittent les lieux, Darmanin annonce 1 600 verbalisations
Les fêtards commençaient à quitter Lieuron dans la matinée du 2 janvier, après deux nuits de rave party illégale. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la saisie de matériel et plus de 1 600 verbalisations.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait état ce 2 janvier dans un tweet de «plus de 1600 verbalisations, garde-à-vues, des saisies de matériels et groupe électrogène», lors de la rave party illégale de Lieuron, en Bretagne, qui durait depuis le soir du 31 décembre.
Je salue l’action des services de l’Etat et de la @gendarmerie depuis 48h sur la #RaveParty illégale de #Lieuron. Plus de 1600 verbalisations, garde-à-vues, des saisies de matériels et groupe électrogène. Les enquêtes se poursuivent sous la direction du procureur de la République pic.twitter.com/LcQR8SU2pT
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 2, 2021
Le locataire de la Place Bauveau avait signalé plus tôt dans la journée qu'un camion, du matériel de son et des générateurs avaient également été saisis sur place et qu'une enquête se poursuivait.
Le ministre de l'Intérieur avait également assuré que «les forces de sécurité intérieure, nombreuses cette nuit» à sa demande et «les contrôles intensifs mis en place» avaient conduit à l’arrêt sans violence de la fête clandestine.
Les forces de sécurité intérieure, nombreuses cette nuit à ma demande et les contrôles intensifs mis en place, conduisent à l’arrêt de la rave party illégale à #Lieuron sans violence. Nous poursuivons les contrôles et la verbalisation de chaque participant dès son départ du site.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 2, 2021
Selon un communiqué du procureur de la République de Rennes Philippe Astruc, «les éléments recueillis ont permis de confirmer le caractère payant de la manifestation sous la forme d'une contribution et la présence importante de produits stupéfiants à l'occasion de cet évènement.»
Dans le même temps, l'AFP avait appris auprès de la préfecture d'Ille-et-Vilaine que le son de la rave party sauvage avait été interrompu et que des fêtards commençaient à quitter les lieux. «Il n'y a pas eu d'intervention des forces de l'ordre», précisait la préfecture, selon une dépêche de l'AFP de 9h, évoquant une «interruption du son» sans écarter la possibilité d'une reprise de la musique.
D'après notre reporter Charles Baudry, de nombreux fêtards avaient commencé à quitter les lieux vers 5h30 ce 2 janvier.
🔴De nombreux fêtards ont commencé à quitter les lieux depuis 5h30 du matin. La raveparty prend fin. #Lieuron#COVID19#Bretagne#raveparty#nouvelan2021#Francepic.twitter.com/U5kenN972p
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) January 2, 2021
Un journaliste de l'AFP a constaté dans la matinée qu'environ la moitié du parking où s'étaient garés les fêtards était vide.
Une fête ayant commencé le 31 décembre
Depuis le 31 décembre, quelque 2 500 personnes venues de toute la France et de l'étranger – selon un communiqué de la préfecture d'Ille-et-Vilaine – participaient à une fête sauvage dans un hangar désaffecté situé sur la commune de Lieuron, au sud de Rennes. En dépit d'un arrêté préfectoral ayant pourtant interdit ce type d'événements.
🔴La #raveparty qui a débuté hier à #Lieuron (près de Rennes en région #Bretagne) est toujours en cours. Plus de 2 500 fêtards ont assisté à cette rave illégale du #NouvelAn, malgré les restrictions strictes du gouvernement contre la #COVID19 et le #couvrefeu national. pic.twitter.com/8xTFWXG6NO
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) January 2, 2021
Les gendarmes ont tenté de s'opposer à l'installation de cette fête le 31 décembre au soir, mais «ont fait face à la violente hostilité de nombreux teufeurs», selon la préfecture. «Un véhicule de la gendarmerie a été incendié, trois autres dégradés et les militaires ont essuyé des jets de bouteilles et de pierres, occasionnant des blessures légères», précise cette source.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait convoqué dans la soirée du 1er janvier à Beauvau une réunion sur la rave party avec le préfet et des membres du cabinet. Le ministre avait précisé sur son compte Twitter avoir donné l'instruction dès le 31 décembre à 22h d'interdire aux véhicules l'accès au lieu de la fête sauvage. Dans la foulée, Gérald Darmanin avait assuré travailler avec les gendarmes au «rétablissement d’une situation normale en permettant au maximum l’intégrité physique de tous».
Pour autant, la rave party s'est poursuivie au cours de la nuit du 1er au 2 janvier.
🔴À noter que les lieux sont depuis hier soir totalement accessible et sans le moindre contrôle. De nombreuses personnes sont encore présentes sur place et dorment sur les lieux.#Lieuron#COVID19#Bretagne#raveparty#nouvelan2021#Francepic.twitter.com/WJnaTWR2IF
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) January 2, 2021
Un rassemblement qui indigne de LREM au RN
La présidente du Rassemblement national et députée du Pas-de-Calais Marine Le Pen a réagi sur Twitter à cet épisode. Elle a estimé, dans la soirée du 1er janvier, que le gouvernement avait été «dépassé par une simple rave party» et qu'il n’avait «plus aucun contrôle de ce qui se passe en France». Elle a déploré un «inquiétant effondrement de l’autorité de l’Etat comme de son organisation».
Dépassé sur la campagne de vaccination, dépassé sur les émeutes urbaines du 31, dépassé par une simple rave party : ce gouvernement n’a plus aucun contrôle de ce qui se passe en France.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 1, 2021
Inquiétant effondrement de l’autorité de l’Etat comme de son organisation. MLP https://t.co/9aXDsywbJI
Le président de Debout la France et député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan s'est indigné que le gouvernement ait «laiss[é] se poursuivre en toute impunité» la rave party de Lieuron «pendant qu’un couvre-feu liberticide enferme nos concitoyens à partir de 18h dans 15 de nos départements».
Pendant qu’un couvre-feu liberticide enferme nos concitoyens à partir de 18h dans 15 de nos départements, le Gouvernement laisse se poursuivre en toute impunité la #RaveParty de #Lieuron qui réunit 2000 personnes sous le regard impuissant des gendarmes.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) January 1, 2021
Besoin de bon sens. https://t.co/0mQTsyMy0l
Maire Les Républicains de la Baule et conseiller régional des Pays de la Loire, Franck Louvrier a quant à lui déclaré sur BFM TV que «ces jeunes rebelles insult[aient] les personnels soignants» et qu'il fallait que «rien ne reste impuni» dans cet événement qui revêt selon lui un enjeu politique, d'ordre public et sanitaire.
Rave party en Bretagne: pour @franck_louvrier, "ces jeunes rebelles insultent les personnels soignants" pic.twitter.com/TimxQCyoFR
— BFMTV (@BFMTV) January 1, 2021
Du côté de la majorité, le député LREM d'Ille-et-Vilaine Florian Bachelier a affirmé dans la soirée du 1er janvier : «Ce rassemblement de zadistes fait honte à notre pays, à nos soignants mobilisés depuis des mois, à nos morts.» «L’Etat doit rétablir l’ordre public immédiatement», concluait-il son tweet.
Ce rassemblement de zadistes fait honte à notre pays, à nos soignants mobilisés depuis des mois, à nos morts.
— Florian Bachelier (@F_BACHELIER) January 1, 2021
Puisse l’autorité judiciaire leur faire comprendre rapidement et radicalement le sens du mot responsabilité.
L’Etat doit rétablir l’ordre public immédiatement. https://t.co/c2bp5qrDmP
Selon la préfecture, le parquet a ouvert une enquête pour «organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical», «violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique», «dégradation du bien d’autrui en réunion» ou encore «travail dissimulé», «tenue illicite d’un débit de boissons» et «infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l’usage».