#MeTooGay : témoignages en série, après une accusation visant un conseiller PCF de Paris
Après l'accusation de viol lancée sur Twitter par un jeune homme contre un conseiller PCF de Paris, le hashtag #MeTooGay s'est développé très rapidement sur les réseaux sociaux.
Quelques jours après la vague de témoignages glaçants d'hommes et de femmes sous le hashtag #MetooInceste dans le sillage de la parution du livre de Camille Kouchner, La familia grande (éd. du Seuil), où la jeune femme évoque le viol présumé de son frère jumeau par son beau-père Olivier Duhamel, c'est le hashtag #MetooGay qui s'est hissé depuis ce 21 janvier parmi les mots-clés les plus utilisés sur le réseau social Twitter.
Le hashtag a été lancé peu après les accusations sur Twitter d'un jeune homme qui évoque ce qu'il affirme être un viol de la part du conseiller de Paris Maxime Cochard, élu du XIVe et membre du Parti communiste, ainsi que de son compagnon.
«Je considère qu’ils ont profité de ma jeunesse, de ma naïveté, du fait qu’en raison de problèmes familiaux je n’avais pas vraiment d’endroit où dormir, de leurs responsabilités au sein du PCF pour avoir des relations sexuelles non consenties avec moi», écrit l’internaute avec le pseudonyme «Prunille», signalant toutefois ne pas avoir décidé «des suites à donner».
[TW : VIOL]
— Prunille (@TT_Guillaume) January 21, 2021
Après plus de 2 ans sans savoir mettre les mots sur ce qui m'est arrivé, je me rends compte que j'ai été violé par Maxime Cochard, conseiller de Paris et son compagnon Victor Laby en Octobre 2018 alors que je n'avais que 18 ans et étais particulièrement vulnérable.
Une accusation démentie peu après par Maxime Cochard avec un communiqué, également publié sur Twitter, dans lequel il dénonce «une accusation totalement fausse» avant d'ajouter donner une suite judiciaire à cette affaire : «Compte tenu de la gravité de tels propos et de leur caractère calomnieux, j’ai donné instruction à mon avocat d’engager immédiatement une action judiciaire en diffamation». Le PCF lui a néanmoins demandé de se mettre en retrait de la vie politique.
— Maxime Cochard (@MaximeCochard_) January 21, 2021
De nombreuses accusations
Peu après cette accusation de viol, de nombreux internautes ont aussi dévoilé sur les réseaux sociaux avoir été violés par des personnes du même sexe en utilisant le hashtag #MetooGay. Clément Pouré, journaliste de Mediapart, a par exemple rapporté avoir été violé à 12 ans «par [s]on correspondant allemand plus âgé.» Le jeune homme ajoute ensuite : «Mes parents m'ont toujours cru. La justice a mis des années à reconnaître ce dont j'avais été victime.»
#MeTooGay à 12 ans par mon correspondant allemand plus âgé. Mes parents m'ont toujours cru. La justice a mis des années à reconnaître ce dont j'avais été victime. De ma faute, disait ma prof d'allemand, sans que l'éducation nationale n'y trouve un problème.
— Clément Pouré (@Clembezard) January 21, 2021
Un autre internaute évoque son viol après «une soirée étudiante» et conclut en déclarant : «Ce n’était ni la première ni la dernière agression.»
J’avais 18 ans. Première vraie soirée étudiante, j’avais trop bu, un mec a décidé de me raccompagner. J’ai préféré en faire une blague sur « le réveil avec l’inconnu » pendant des années. Ce n’était ni la première ni la dernière agression. #MeTooGay
— Yo. ⵣ (@YHsfa) January 21, 2021
Cet autre homme qui se décrit comme «chanteur lyrique» écrit pour sa part : «J’avais 14 ans et lui 29. C’était le meilleur ami de ma mère et mon prof de piano. Depuis ça a affecté tous mes rapports humains et amoureux.»
J’avais 14 ans et lui 29. C’était le meilleur ami de ma mère et mon prof de piano. Depuis ça a affecté tous mes rapports humains et amoureux. #MeTooGay
— Paul (@PaulGeff) January 21, 2021
Ils sont aussi nombreux à apporter leur soutien à cette libération de la parole comme ce journaliste qui écrit, admiratif : «Il faut du courage pour témoigner.»
Il faut du courage pour témoigner. Certains le trouve ce soir, pour d’autres ce sera plus tard. La question du consentement est centrale. Non, c’est non. Il faut que ça change... #metoogay#MeToo
— Nils Wilcke (@paul_denton) January 21, 2021
David Belliard, maire adjoint de Paris, a réagi pour soutenir le mouvement, qu'il a décrit comme un moyen de lutter contre les «violences patriarcales» après avoir affirmé : «La libération de la parole est un acte de grand courage, et elle est si nécessaire.»
La libération de la parole est un acte de grand courage, et elle est si nécessaire. La violence est aussi courante et banalisée chez les gays, où la domination patriarcale est omniprésente autant que niée. Soutien à ceux qui aujourd'hui trouvent la force de témoigner ! #MeTooGay
— David Belliard (@David_Belliard) January 21, 2021
Au matin du 22 janvier, ce sont près de 3 500 tweets qui ont été rédigés avec le hashtag #MeTooGay.