Covid-19 : Olivier Véran ne veut pas que les Français voient les tests comme un «totem d'immunité»
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenu à mettre en garde les Français qui souhaiteraient se faire tester massivement pour la Covid-19 avant les fêtes de fin d'année. Selon lui, il y a un risque d'«engorgement des laboratoires»...
Olivier Véran a mis en en garde, lors d'une conférence de presse, dans la soirée du 10 décembre, contre une utilisation abusive des tests de dépistage du Covid-19 lors des fêtes de fin d'année.
Le ministre de la Santé souhaite éviter «l'engorgement des laboratoires, des pharmacies, des médecins qui réalisent des tests» et implore les Français de ne pas utiliser le test «comme une sorte de totem d'immunité».
«C'est risqué pour vous. C'est risqué pour vos proches et pour tous ceux qui auront réellement besoin de se faire tester, parce qu'il sont malades, symptomatiques ou cas contact, avant la période de Noël», a-t-il prévenu.
«Vous imaginez bien que s'il y avait 10,15 ou 20 millions [...] de Français qui souhaitaient se faire tester dans l'urgence, avant d'aller partager le repas de Noël, évidemment aucune structure sanitaire au monde ne serait capable d'y faire face, pas plus que la structure sanitaire française[...]», a ajouté le ministre avant de pointer du doigt «un risque de surprotection, surtout quand on n'est pas symptomatique». «Avoir un test qui est négatif, quand on est asymptomatique, ne signifie pas qu'on n'est pas porteur du virus», a-t-il également tenu à préciser alors que de nombreux médecins s'inquiètent des risques de reprise épidémique lors de cette période.
Le ministre a conclu ce sujet en précisant que «le danger serait que vingt personnes [...] qui ont prévu de partager un repas pour Noël, décident de se faire tester et en confiance, se retrouvent à table, arrêtent les gestes barrières, ne portent pas le masque, partagent le même foyer pendant plusieurs jours avec des personnes fragiles, pensant ne rien risquer, alors qu’en réalité, le virus est là et que le risque de transmission est réel».
Des dépistages de masse dans quatre métropoles
Le ministre a rappelé également dans son intervention «que des dépistages de masse seront organisés au sein des métropoles du Havre (Seine-Maritime) et de Charleville-Mézières (Ardennes), du 14 au 19 décembre, puis aux alentours du 11 janvier, à Roubaix (Hauts-de-France) et à Saint-Etienne (Loire)»
Ces dépistages, organisés «main dans la main avec les collectivités territoriales, en lien avec les préfets et les agences régionales de santé», sont «un levier d'expérimentation» de la «stratégie tester-alerter-protéger», a-t-il détaillé avant de préciser ces dépistages qui resteront basés sur le principe du volontariat et qu'ils viseront les «publics vulnérables» et ceux qui sont «les plus exposés aux risques de clusters».
Destinés à «limiter la propagation du virus dans les collectivités concernées», ces tests, s'ils venaient à être positifs au Covid-19, devraient permettre, selon lui, de «mettre en place du «contact tracing» [prévenir les cas contacts] immédiat et garantir des bonnes conditions de mise à l’abri des patients positifs».