Val-de-Marne : des policiers protestent encore contre les déclarations de Macron
- Avec AFP
Manifestant contre les récents propos d'Emmanuel Macron, des policiers multiplient les actions. Ils étaient rassemblés ce 8 décembre devant l'hôtel de police de Créteil.
«Ni racistes, ni violents» : plus d'une centaine de policiers se sont rassemblés à Créteil (Val-de-Marne) le 8 décembre pour protester contre les déclarations du président Macron qui avait jugé le 4 décembre «insoutenable» que les contrôles policiers ciblent davantage les jeunes dont la peau «n'est pas blanche».
«On attend de la reconnaissance et des actes» : des policiers rassemblés à Créteil contre Macron @Nadege_RTFrance
— RT France (@RTenfrancais) December 8, 2020
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«On n'est ni racistes, ni violents, on ne se lève pas le matin pour savoir qui on va taper», a grondé au mégaphone un policier du Val-de-Marne, parmi ses pairs debout en uniforme ou en civil sur les marches de l'hôtel de police de Créteil.
A l'origine du rassemblement à Créteil, des «policiers de terrain» qui ont souhaité garder l'anonymat. A une journaliste de l'AFP présente sur place, ils ont déclaré regretter «d'être toujours fautifs, que [leur] parole n'ait aucune valeur». «On est la profession la plus surveillée […] et à force de remettre en cause notre autorité, on n'en a plus sur le terrain», a encore dénoncé un agent de la brigade anti-criminalité.
Ces agents ont ensuite observé une minute de silence en hommage au policier grièvement blessé dans la nuit du 7 au 8 décembre à hauteur de Bailly-Romainvilliers (Seine-et-Marne) après avoir été percuté par un véhicule de la brigade anti-criminalité qui poursuivait un chauffard.
Des actions qui se multiplient
La veille, vers 17h quelques policiers avaient procédé à des contrôles routiers au niveau de plusieurs portes du périphérique parisien, opération notamment réitérée le lendemain au niveau de Pantin (Seine-Saint-Denis). But de l'action : créer des ralentissements et aller au contact des véhicules pour faire passer le message que les policiers ne sont «ni racistes ni violents», a expliqué Julien Schenardi, secrétaire régional d'Alliance Police Nationale. Le syndicaliste a taclé «cette défiance de l'Etat envers sa police [qui] doit prendre fin ici et maintenant».
De même, des policiers avaient également manifesté d'une façon insolite leur mécontentement le 7 décembre à l'occasion de plusieurs contrôles routiers en Ile-de-France. Au niveau de la sortie de la route D5 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) vers la Porte de Choisy à Paris (XIIIe) les forces de l'ordre mobilisées ont par exemple bloqué deux des trois voies de circulation pour effectuer des contrôles, le tout sur la musique des Bisounours, comme avait pu le constater un reporter de RT France présent.
🔴« Ni violents, ni racistes, juste gardiens de votre paix. Nous continuerons de vous protéger si on nous donne les moyens de le faire ! ». Action près de #Paris ce matin des #policiers sur la musique des bisounours. #Policepic.twitter.com/tiPyo8hA2m
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) December 7, 2020
En pleine polémique sur les «violences policières», Emmanuel Macron a décidé la tenue à partir de janvier d'un «Beauvau de la sécurité» afin d'«améliorer les conditions d'exercice» des forces de l'ordre et «consolider» leurs liens avec les Français. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin recevra le 18 décembre les syndicats de police qui ont exprimé leur «ras-le-bol» après les violences lors des récentes manifestations et les propos d'Emmanuel Macron sur les contrôles au faciès.