Manifestation contre la loi Sécurité globale : une journaliste de RT France menacée d'interpellation
La journaliste Meriem Laribi a été menacée d'arrestation par un policier alors qu'elle filmait l'interpellation d'une jeune femme au cours de la manifestation contre la loi Sécurité globale... accusée de faire reculer la liberté de la presse.
Alors qu'elle couvrait la manifestation contre la loi Sécurité globale sur la place du Trocadéro à Paris (XVIe), ce 21 novembre, la journaliste de RT France Meriem Laribi a été menacée d'interpellation par un membre des forces de l'ordre en fin d'après-midi. Après une journée sans heurts, des échauffourées avaient éclaté un peu plus tôt entre certains manifestants et la police.
«C'est des ordres !»
Notre journaliste, qui portait son brassard «presse» de manière visible, était en train de filmer l'interpellation d'une jeune femme à proximité de la place du Trocadéro, quand plusieurs policiers se sont dirigés vers elle. «Si dans 30 secondes vous n'êtes pas partie vous êtes interpellée», lui a alors intimé l'un des policiers, alors que celle-ci filmait à bonne distance, sans entraver l'action des forces de l'ordre.
"Vous me faites mal, je ne résiste pas". Interpellation musclée de manifestants dont une jeune femme. Manifestation contre le #PPLLoiSecuriteGlobalepic.twitter.com/E0x2gzQTDA
— Meriem Laribi (@Meriem_Laribi) November 21, 2020
«C'est des ordres !», a encore lancé le policier, alors que la journaliste soulignait son bon droit et son statut de journaliste. Face à la menace, Meriem Laribi n'a eu d'autre choix que de s'éloigner des lieux de l'interpellation. «La jeune fille et ses camarades viennent d'être emmenés vers un camion de police», a-t-elle précisé peu de temps après cet incident. On ignorait dans l'immédiat les raisons de l'interpellation.
Plusieurs milliers de personnes étaient réunies à l'appel des syndicats de journalistes contre le texte pénalisant la diffusion malveillante d'images des forces de l'ordre, jugé, par ses opposants, attentatoire à «la liberté d'expression» et à «l'Etat de droit».