Des journalistes de Quotidien dénoncent à la police une prière de rue catholique, la droite indignée
Plusieurs personnalités, en majorité de droite, se sont indignées des pratiques de journalistes de l'émission Quotidien que l'on voit lors d'un reportage dénoncer à la police des catholiques priant sur le parvis d'une église, en plein confinement.
«Indic’ ou journalistes ?» : à l'instar de cette publication partagée plusieurs centaines de fois, de nombreux internautes et personnalités, notamment de droite, se sont indignés d'une séquence extraite d'un reportage du talk-show Quotidien (TMC).
Diffusée le 16 novembre sur les réseaux sociaux, la séquence consacrée aux «manifestations de croyants organisées en plein confinement», montrait des fidèles réciter une prière devant le parvis d'une église de Rennes, alors que les messes ont été interdites en vertu des règles sanitaires anti-Covid.
Des manifestations de croyants, organisées en plein confinement : qu’est-ce qui est légal, qu’est-ce qui ne l’est pas ? À quel moment on franchit la limite du rassemblement cultuel qui lui est interdit sur la voie publique ? 🤔@sophiedupontdel#Quotidien ⬇️ pic.twitter.com/iiwOW7yY2K
— Quotidien (@Qofficiel) November 16, 2020
S'interrogeant sur la non-intervention des forces de l'ordre, la journaliste est alors filmée, s'adressant aux policiers : «Là ils ont prié [...] Ils viennent de prier !»
Après lui avoir rétorqué qu'il n'avait pas «entendu», le membre des forces de l'ordre prend alors des photos des fidèles récitant un Notre Père. La journaliste, expliquant vouloir déterminer ce qui est «autorisé ou non» repart à la charge. Le policier finit par estimer qu'il s'agit plutôt de «chants religieux», de l'ordre de la «revendication», alors que plusieurs rassemblements avaient lieu en France pour dénoncer la fermeture des lieux de culte catholiques.
Selon le magazine conservateur Valeurs actuelles, dans une autre séquence, la journaliste aurait également interpellé des policiers pour leur rappeler que «le ministre de l’Intérieur souhaitait que l’on verbalise dès ce week-end».
«Journaliste ou auxiliaire de police ?», s'interrogent certains
Plusieurs personnalités politiques de droite ont réagi, dont Nicolas Dupont-Aignan qui a décrié des «pratiques minables» assimilées à de la «délation».
Pratiques minables de @Qofficiel dont les journalistes s'adonnent à la délation face à un rassemblement de fidèles venus prier. (horreur !)
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) November 18, 2020
Bizarrement, je n'ai pas croisé Quotidien hier soir quand l'extrême-gauche attaquait la police aux abords de l'Assemblée Nationale... pic.twitter.com/3H1C4Co3kn
Dénonçant un deux-poids deux-mesures avec les prières de rues musulmanes, la vice-présidente du parti Debout La France Anne-Sophie Frigout a fait savoir qu'elle avait «hâte de voir Quotidien dénoncer» une prière de rue ayant eu lieu à Clichy.
Hâte de voir #quotidien dénoncer cette prière de rue ! ( Clichy en 2017 ) pic.twitter.com/rXSYSqUFHm
— Anne-Sophie Frigout (@asfrigout) November 17, 2020
«Regardez les collabos de Quotidien à l’œuvre : les années sombres !», s'est ému l'eurodéputé et membre du Rassemblement national (RN) Gilbert Collard.
«Scène incroyable de journalisme... Mais bon, c'est Quotidien donc ça passe. Et les cibles sont des cathos, ça passe encore mieux», a tweeté Jules Torres, journaliste de Valeurs actuelles.
Certains, en dehors de la droite, ont également réagi. «Journaliste ou auxiliaire de police ?», s'est ainsi interrogé le rédacteur en chef numérique de France inter Stéphane Jourdain, qualifiant les images de «gênantes».