Après l'attentat de Conflans, la Justice s'attaque aux apologies de terrorisme en ligne
La sauvage décapitation du professeur Samuel Paty a fait l'objet d'un afflux de commentaires sordides sur les réseaux sociaux. Plusieurs affaires ont donné lieu à l'ouverture d'enquêtes et des condamnations ont d'ores et déjà été prononcées.
Comme en témoignent plusieurs affaires récentes, l'attentat islamiste de Conflans-Sainte-Honorine a donné lieu à un phénomène d'apologie en ligne par certains commentateurs de la décapitation en pleine rue, le 16 octobre 2020, du professeur Samuel Paty. «Des réactions odieuses, mais malheureusement assez récurrentes après un attentat», relève Le Parisien ce 24 octobre dans un article qui fait état de l'ouverture de plusieurs enquêtes, visant principalement des adolescents.
Le 21 octobre au matin, une fille de 11 ans a par exemple été interpellée à Conflans. «L'ado diffusait via la messagerie WhatsApp une capture d'écran de la tête décapitée du professeur d'histoire, [ajoutant en] commentaire : "C'est bien fait pour lui"», selon le quotidien francilien qui a précisé que l'adolescente avait été placée en rétention judiciaire. «D'autres adolescents ayant partagé cette image insupportable ont été convoqués par la police pour s'en expliquer», relate encore Le Parisien, selon qui «tous n'ont pas commenté [l'image] de la même façon».
Un Toulousain de 20 ans a été condamné le 23 octobre à 12 mois de prison, dont deux ferme, pour apologie du terrorisme. «Sur internet, il s’était fait passer pour un musulman et avait diffusé le tweet du terroriste de Conflans», apprenait-on le jour même dans les colonnes de La Dépêche du Midi.
La veille, une étudiante en biologie de Besançon avait été interpellée par les gendarmes après avoir écrit sur les réseaux sociaux, sous sa véritable identité, que la mort de Samuel Paty était «méritée». «Un internaute a signalé son commentaire à la plateforme Pharos, permettant de signaler des contenus illicites sur internet. Âgée de 19 ans, elle a été présentée à un juge en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel, le 23 octobre. Elle risquait jusqu'à sept ans d'emprisonnement», a expliqué l'antenne Bourgogne Franche-Comté de France 3.
«Apologie du terrorisme à Roubaix : un natif de Valenciennes incarcéré», a pour sa part titré le 23 octobre La Voix du Nord, évoquant l'interpellation à son domicile d'«un jeune homme très actif sur les réseaux sociaux [et qui] disposait déjà d’une vidéo de l’auteur de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine».