Professeur décapité : le gouvernement durcit le ton sur les signalements Pharos... après un raté ?
Tandis que le compte Twitter du meurtrier de l'enseignant Samuel Paty avait été signalé à la plateforme Pharos quelques jours avant l'attentat, le gouvernement annonce ce 23 octobre 27 interpellations sur base de signalements.
Jean Castex a annoncé ce 23 octobre un coup de filet après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty, décapité par un terroriste islamiste. «1 279 signalements à la plateforme Pharos, services spécialisé chargé du recueil des signalements illicites sur internet, ont permis 27 interpellations», a déclaré le Premier ministre lors d'un bref point presse à l'issue d'un Conseil de défense à l'Elysée.
Il a par ailleurs fait savoir que 56 visites domiciliaires avaient été effectuées après l'attentat.
Le compte Twitter du terroriste signalé six jours avant l'attentat
Ces annonces surviennent après des révélations de France info, qui rapporte ce 22 octobre que le compte Twitter d'Abdoullakh Anzorov avait été signalé à la plateforme Pharos, qui dépend du ministère de l'Intérieur, six jours avant l'attentat de Conflans. Le jeune terroriste d'origine tchétchène a décapité l'enseignant après que ce dernier a diffusé, dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression, une caricature du prophète Mahomet représenté nu.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'était expliqué, lors de son audition devant le Sénat, sur ce qu'il a qualifié de «polémique», déclarant : «Il n'y avait pas de faits qui permettaient de penser que ce compte était terroriste. Il s'appelait tchetchene270, une photo, voila tout ce qu'avait Pharos. Des comptes comme ceux là, il y en a des milliers.»
Réseaux sociaux du terroriste: "Il n'y avait pas de faits qui permettaient de penser que ce compte était terroriste. Il s'appelait tchetchene270, une photo, voila tout ce qu'avait #Pharos. Des comptes comme ceux là, il y en a des milliers" @GDarmanin#Conflanspic.twitter.com/xzvEGSmjQE
— Public Sénat (@publicsenat) October 22, 2020
Comme le souligne France info, Abdoullakh Anzorov aurait fait l'objet d'autres signalements antérieurs à la plateforme du ministère de l'Intérieur, censée transmettre le signalement aux services spécialisés concernés.