France

Attentat de Conflans-Sainte-Honorine : un hommage national sera rendu au professeur assassiné

L'Elysée a annoncé qu'un hommage national serait rendu au professeur de collège décapité dans les Yvelines après avoir montré des caricatures de Mahomet à sa classe. Une attaque qualifiée d'«attentat terroriste islamiste» par Emmanuel Macron.

Dimanche 18 octobre

Une onzième personne a été placée en garde à vue le 18 octobre au matin dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Cette personne est issue de l'entourage de l'assaillant, Abdoullakh Anzorov, un Russe tchétchène de 18 ans qui a été abattu par les policiers, précise l'AFP citant une source judiciaire.

Samedi 17 octobre

L'hommage national à Samuel Paty, l'enseignant décapité dans les Yvelines par un jeune homme tchétchène, se tiendra le  21 octobre, a fait savoir l'Elysée.

Cet hommage, dont le lieu n'a pas encore été annoncé, est organisé en coordination avec la famille. 

Dimanche, plusieurs rassemblements doivent se tenir dans de nombreuses villes de France, dont l'un à Paris place de la République, à l'appel de syndicats enseignants et d'associations.

Un militant islamiste très actif, Abdelhakim Sefrioui, fait partie des neuf personnes en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la décapitation d'un professeur d'histoire dans les Yvelines, rapporte AFP citant une source proche du dossier.

Interpellé samedi à Evry avec sa compagne, Abdelhakim Sefrioui avait accompagné début octobre au collège du Bois d'Aulne de Conflans-Saint-Honorine, le père d'une élève pour demander le renvoi de la victime, qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves.

Se présentant comme «membre du Conseil des imans de France, Abdelhakim Sefrioui», avait diffusé il y a quelques jours sur Youtube une vidéo dans laquelle il dénonçait le professeur. 

Il s'est fait connaître plus particulièrement en 2010. A la tête du collectif Cheikh Yassine (du nom du fondateur du Hamas, tué par l'armée israélienne en 2004), il organise durant des mois des manifestations devant la mosquée de Drancy, où officie Hassen Chalghoumi, l'imam de cette mosquée.

En juillet 2014, il avait participé à Paris à des manifestations pro-Gaza, en scandant des slogans à la gloire du Hamas et du Jihad islamique.

En 2004, il menait des actions dans la rue Jean-Pierre Timbaud , réputée pour être un bastion de l'islam rigoriste, en faveur de la liberté des femmes de porter le voile.

Des centaines de personnes se sont rendues ce samedi 17 octobre à Conflans-Saint-Honorine pour rendre hommage à l'enseignant Samuel Paty.

Jean Michel Blanquer a tenu une conférence de presse à la mi-journée.

Dans une vidéo diffusée sur Twitter, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a assuré être aux côtés des enseignants afin de les «protéger», après l'attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty, professeur au collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

«Je serai, et notre pays sera à vos côtés pour vous protéger, vous permettre de faire votre métier qui est le métier le plus essentiel, transmettre à nos enfants les savoirs et les valeurs qui sont notre bien commun», a-t-il fait valoir, ajoutant que cette «attaque contre la République» était un acte «ignoble» et «lâche».

S’adressant à l’AFP, l’Elysée a annoncé le 17 octobre 2020 qu’un hommage national sera rendu à Samuel Paty, le professeur assassiné le 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). L’hommage, dont la date n’a pas encore été fixée, sera organisé en coordination avec la famille, selon l’Elysée. «D'autres expressions et annonces sont prévues après les réunions du week-end», ont encore fait savoir les services de la présidence de la République.

Neuf personnes, dont au moins un mineur, ont été placées en garde à vue dans la nuit du 16 au 17 octobre 2020, d'après une source judiciaire citée par l'AFP. Ils sont issus de l'entourage de l'assaillant présumé, abattu par la police. Figurent également parmi elles deux parents d'élève du collège où travaillait la victime, selon la même source.

«On est vraiment dans une situation de guerre», affirme Wallerand de Saint-Just, trésorier du Rassemblement national et président du groupe RN en Ile-de-France, tout en réclamant la peine de mort pour les terroristes islamistes.

Noam Anouar, délégué syndical Vigi Police, réagit à la décapitation du professeur de collège qui avait montré récemment à ses élèves des caricatures de Mahomet en cours. «L'islamisme a gagné de longue date», estime-t-il.

Le père d'un des élèves de l'enseignant a rapporté sur RT France les propos de son fils qui trouvait ce professeur «super aimable», «super gentil» et «super sympa». Le professeur de collège avait montré récemment à ses élèves des caricatures de Mahomet en cours, proposant aux jeunes musulmans de sortir de la salle de classe, «par pure gentillesse», selon ce parent. Il assure que le professeur souhaitait «préserver les élèves» et ne cherchait pas à faire de discrimination.

Le syndicat enseignant Snalc demande que «justice soit rendue».

Dans un tweet, Charlie Hebdo a fait part de «son sentiment d’horreur et de révolte après qu’un enseignant dans l’exercice de son métier a été assassiné par un fanatique religieux». «Nous exprimons notre plus vif soutien à sa famille, à ses proches, ainsi qu’à tous les enseignants», a ajouté le journal satirique.

Dans un communiqué, le syndicat majoritaire des lycées et des collèges, le Snes, a déclaré que «cet effroyable assassinat a été commis contre un professeur qui faisait son métier. C’est donc le cœur de l’école qui a été attaqué : les missions d’apprentissage et d’émancipation».

Le collectif des Stylos rouges a tweeté, plaçant un fond noir en photo de profil : «L'horreur. La sidération. Immense tristesse. L'Education nationale est frappée en son cœur. Les enseignants sont les premiers défenseurs des valeurs de la République. Enseigner, c'est émanciper. Les Stylos rouges adressent leurs pensées aux proches de notre collègue disparu.»

«C'est la République qui est attaquée avec l'assassinat ignoble de l'un de ses serviteurs, un professeur», a réagi sur Twitter le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.

Le président de la République a également salué «tous les enseignants de France» : «Nous sommes avec eux […] la nation toute entière sera là, à leurs côtés, aujourd'hui et demain, pour les protéger et les défendre, leur permettre de faire leur métier qui est le plus beau qui soit : faire des citoyens libres.»

Vendredi 16 octobre

Kevin Bossuet, professeur d'histoire dans un collège de Seine-Saint-Denis, a rendu hommage sur RT France à l'enseignant décédé, «mort pour avoir fait apprendre l'esprit critique à ses élèves».

L'éditorialiste Alexis Poulin a déclaré sur RT France que l'«idée de ces terroristes était de terroriser les populations et faire que, petit à petit, nos libertés soient réduites».

Le maire d'Eragny-sur-Oise, Thibault Humbert (LR), a exprimé sur RT France son «indignation», sa «consternation» et s'est dit révolté.

«Ils ne passeront pas. L'obscurantisme ne gagnera pas», a également affirmé Emmanuel Macron, le 16 octobre 2020 au soir.

«Notre compatriote a été lâchement attaqué», a ajouté le président français.

Lors d'un point presse à Conflans-Sainte-Honorine, Emmanuel Macron a affirmé que le professeur décapité avait été victime d'un «attentat terroriste islamiste caractérisé».

Sur RT France, le porte-parole de l'Union des policiers nationaux, Jean-Pierre Colombiès, a considéré que l'on était «clairement dans un acte aux motivations […] cultuelles […] dans une dynamique terroriste». 

«Un de nos concitoyens a été assassiné aujourd’hui parce qu'il enseignait», a dit Emmanuel Macron ce 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine, où un enseignant de collège a été décapité en pleine rue. Il avait, dans un cours sur la liberté d'expression, montré à ses élèves une caricature de Mahomet, prophète de l'islam. L'assaillant présumé a été abattu par les forces de l'ordre dans la commune voisine d'Eragny-sur-Oise.