Enquête CSI 93 : quatre autres policiers placés en garde à vue par l'IGPN
Faux en écriture, violences... le démantèlement de la Compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis continue de faire couler de l'encre. Quatre policiers de la compagnie ont ainsi été placés en garde à vue le 22 septembre.
Selon des informations du Parisien, confirmées par une source policière contactée par RT France, quatre policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) ont été placés ce 22 septembre en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Après de premières gardes à vue au cours de l'été visant cette même compagnie (en grande partie démantelée à la fin du mois de juin sur décision du préfet Lallement), la police nationale continue donc son opération mains propres au sein de la CSI 93. En juin, six policiers avaient été placés en garde à vue, accusés de vol et de trafic de stupéfiants. Quatre d'entre eux avaient été mis en examen en juillet.
Cette fois, les fonctionnaires entendus par l'IGPN sont soupçonnés de faits de violence et de falsifications de procès-verbaux, selon l'AFP.
Un autre policier de la CSI 93 sera jugé au mois de novembre pour des accusations de violence par une personne dépositaire de l'autorité publique et faux en écriture publique.
A terme, des conclusions sont attendues dans 17 enquêtes visant les membres de cette compagnie spécialement conçue pour contrer les phénomènes de violences urbaines dans le département de Seine-Saint-Denis, sur un modèle similaire à celui de sa sœur jumelle parisienne, ainsi que nous l'a décrit un ancien de ce service au mois de juillet.
Cette source policière rencontrée par RT France avait décrit le «contexte sécuritaire très tendu» dans lequel il travaillait lors de son passage à la CSI 93 (au cours des années 2010) : «Dans certains squats en Seine-Saint-Denis, à l'époque, on voyait des rats qui mangeaient du crack sur le sol et des toxicomanes qui mangeaient ensuite ces mêmes rats [entre 2011 et 2014]».
Le policier avait également rappelé les émeutes de Villiers-le-Bel en 2005 qui avaient laissé un vif souvenir aux fonctionnaires de police qui s'y étaient sentis «débordés».
La même source avait estimé que les policiers de la CSI 93 pensaient malgré toutes les affaires «faire du bon taf de police» et qu'à leur sens, ils luttaient «contre la délinquance avec des moyens peut-être borderline, mais plus efficaces».
La CSI 93 était composée de 148 personnes avant sa dissolution presque totale et, de source policière contactée par RT France, les fonctionnaires non visés par les différentes enquêtes devraient en grande partie bénéficier de mutations prioritaires. Le Parisien précise d'ailleurs qu'une partie des effectifs continue de travailler dans d'autres CSI et même au sein de la CSI 93.
Pendant ce temps, l'IGPN continue son enquête lancée en 2019 et qui a notamment impliqué des écoutes téléphoniques, de vestiaires, de commissariats et de véhicules pour mettre au jour des pratiques illégales.
Selon une source policière contactée par RT France, certaines enquêtes pourraient également être en lien avec des affaires d'«enlèvement et de séquestration»... La saga de la CSI 93 ne semble pas près de se terminer.
Antoine Boitel