Affaire Legay: Macron contredit par l'IGPN sur la charge commandée par un commissaire divisionnaire?
Selon les informations de Mediapart, l'IGPN aurait finalement rendu ses conclusions dans l'affaire Legay, du nom d'une militante ATTAC renversée lors d'une manifestation à Nice. Cette version contredirait celle du président de la République.
Dans un article paru le 21 septembre, Mediapart affirme que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) aurait finalement conclu que la charge ordonnée par le commissaire divisionnaire Rabah Souchi le 23 mars 2019 à Nice lors d'une manifestation des Gilets jaunes, qui avait provoqué une grave blessure à la tête de Geneviève Legay, militante ATTAC de 73 ans, était «disproportionnée». Ce dernier serait pourtant toujours en poste, d'après le média d'investigation.
A l'époque, interrogé par Nice Matin, le président de la République, Emmanuel Macron, qui se rendait le lendemain dans la ville pour y accueillir le président chinois avait pourtant déclaré à propos de cette affaire : «Cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre [...] Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci.»
Dans un rapport de la gendarmerie écrit dès le 25 mars 2019 et révélé par le site d'investigation, le capitaine H. décrit pour sa part la charge de police comme «brutale et violente, [en] totale disproportion et nécessité face à une foule d’une trentaine de personnes assez âgées, très calmes».
Cerise sur le gâteau, le commissaire divisionnaire Rabah Souchi, ainsi que sa compagne, la commissaire divisionnaire Hélène Pedoya, qui participaient également aux opérations de maintien de l'ordre ce jour-là à Nice, ont tous deux reçu des médailles de la sécurité intérieure en juin 2019 ainsi que l'avait relevé Mediapart à l'époque.
Beauvau s'était engagé à retirer les décorations si des manquements graves venaient à être démontrés, mais selon le site d'investigation, ni le ministère, ni la direction générale de police nationale n'ont souhaité réagir.