Manifestation du 12 septembre : la guerre des communiqués entre Lallement et les Gilets jaunes
Simultanément aux appels à manifester dans la capitale le 12 septembre, la préfecture de police a publié un arrêté visant à interdire, sur près d'une centaine de rues parisiennes, tout rassemblement se revendiquant du mouvement des Gilets jaunes.
A l'approche du 12 septembre, date prévue pour une mobilisation parisienne des Gilets jaunes, la préfecture de police a publié, le 10 septembre, un communiqué «interdi[san]t les rassemblements se revendiquant du mouvement "des Gilets Jaunes" à compter du vendredi 11 septembre à 18h dans plusieurs secteurs de la Capitale ainsi que deux manifestations ce samedi 12 septembre».
#12Septembre | Le préfet de Police a interdit les rassemblements se revendiquant du mouvement "des Gilets Jaunes" à compter du vendredi 11 septembre à 18h dans plusieurs secteurs de la Capitale ainsi que deux manifestations ce samedi 12 septembre 👇 pic.twitter.com/hRtXzx616H
— Préfecture de Police (@prefpolice) September 10, 2020
Protéger l'Elysée et la place Beauvau
Une centaine de rues de la capitale sont ainsi concernées par l'arrêté selon lequel «il existe des risques sérieux pour que des éléments à haute potentialité violente viennent se greffer [...] avec pour objectif de se rendre aux abords de la présidence de la République, de s'en prendre aux forces de l'ordre et de commettre des dégradations».
Soulignant l'existence de risques de «troubles graves à l'ordre public», le texte met en avant des mesures permettant de «garantir la sécurité des personnes et des biens, celle des sites et institutions sensibles que sont notamment la présidence de la République et le ministère de l'Intérieur ainsi que les lieux de commerce de l'avenue des Champs-Elysées».
Des «rendez-vous maintenus» ?
A peine publié, ce communiqué a donné lieu à des précisions du côté des Gilets jaunes ayant l'intention de se rassembler. En témoigne une publication du compte twitter «Gilets Jaunes Paris», suivi par plus de 37 000 internautes, qui met en avant une liste des différents lieux de «rendez-vous maintenus». Cette publication est accompagnée d'une vidéo qui fait état des récentes interdictions émises par la préfecture.
🚨#CitoyensEnColère#12Septembre🚨
— Gilets Jaunes Paris #12Septembre (@GiletsJaunesGo) September 10, 2020
🔘RDV 1 : Champs-Élysées - 9hhttps://t.co/uS8ArM3rgphttps://t.co/HSDSVEgC6x
🔘RDV 2 : Pl. Saint-Pierre - 13h
🔘RDV 3 : Pl. de la Bourse - 10hhttps://t.co/cT2XPxzfw7
🔘RDV 4: Pl. Wagram - 10hhttps://t.co/UShUFjQIf6#GiletsJaunes#Parispic.twitter.com/S8EPCls9zK
Dans le cadre des multiples appels à manifester, le Gilet jaune Jérôme Rodrigues a appelé à la «désobéissance civile complète». «Le 12 septembre j'y serai ! Paris interdit au Gilets jaunes ? Ça tombe bien je suis avant tout un citoyen en colère et donc libre ! Peut importe l'avis de syndicats policiers racistes ou de préfets fasciste», a pour sa part écrit sur Twitter le Breton Maxime Nicolle. Ainsi que l'entendent les protestataires qui appellent à manifester le 12 septembre, la date pourrait marquer la rentrée de la mobilisation sociale, interrompue par les derniers mois de la crise sanitaire.
La France insoumise «salue» les manifestations du 12 septembre
Un engouement qui peine à convaincre ? Au-delà des inconnues quant à l'ampleur de la participation citoyenne, le cercle des personnalités politiques et médiatiques soutenant la mobilisation semble pour le moins réduit dans le contexte sanitaire actuel. Sur la scène politique, La France insoumise a publié le 8 septembre un communiqué afin de «saluer les manifestations organisées ce samedi 12 septembre». Sur la scène culturelle, Jean-Marie Bigard, qui avait initialement prévu de participer au cortège parisien, a finalement annoncé le 10 septembre «se désolidariser» de l'appel à manifester au côté de Jérôme Rodrigues, après une récente publication de celui-ci à l'encontre du syndicat policier Synergie-Officiers.