Hémorragie ? Trois nouveaux députés quittent le groupe LREM pour rejoindre celui du MoDem
- Avec AFP
Les députés Christophe Blanchet, Perrine Goulet et Blandine Brocard ont annoncé qu'ils quittaient le groupe parlementaire LREM pour rejoindre celui de son allié le MoDem, qui caresse l'idée de former un grand centre.
Encore trois départs du groupe LREM à l'Assemblée nationale : les députés Christophe Blanchet (Calvados), Perrine Goulet (Nièvre) et Blandine Brocard (Rhône) vont rejoindre le MoDem, après la main tendue cet été par le patron du celui-ci, Patrick Mignola.
«Je reste clairement dans la majorité présidentielle en me retrouvant dans ce groupe mais j’effectue un pas de côté pour mieux avancer», écrit le député Christophe Blanchet dans un communiqué. Il assure rester «loyal au président de la République» et «cohérent avec [son] engagement politique depuis [ses] plus jeunes années en tant que militant UDF puis MoDem».
«Je ne peux que constater que nous avons parfois fait preuve de manque d'explication dans nos réformes, que les territoires ne sont pas assez écoutés, et que trop de décisions sont prises de Paris», a de son côté déclaré Perrine Goulet dans une vidéo postée sur Twitter.
▶️ Retrouvez la vidéo dans laquelle j'explique mon changement de groupe parlementaire à l'Assemblée nationale https://t.co/r177pgNuUb
— Perrine Goulet - députée de la Nièvre (@perrinegoulet) September 7, 2020
Blandine Brocard a elle aussi confirmé son départ pour le groupe MoDem, tout en soulignant qu'elle «restait dans la grande famille de la majorité présidentielle». Elle reproche au groupe LREM de ne pas avoir réussi une «ouverture à toutes les idées d'où qu'elle viennent», mais aussi sa «tendance à dériver vers une sorte de bien-pensance», selon des propos rapportés par l'AFP.
D'autres départs possibles
D'autres noms de possibles partants circulent dans la presse. Début août, c'est le «marcheur» Christophe Jerretie qui avait annoncé son départ, lui aussi vers le groupe MoDem, défendant, à l'unisson du président de ce dernier, l'idée d'«un grand centre». Toutefois, Patrick Mignola a assuré devant la presse ne pas avoir eu de contacts avec des députés donnés partants du groupe macroniste : «A aucun moment il n’a été question qu’ils viennent chez nous».
Du côté de LREM, qui compte 279 députés, aucune lettre de démission n'a été reçue. Cendra Motin par exemple a indiqué à l'AFP qu'elle «ne [quitterait] pas le groupe LREM» mais qu'elle militait «pour la création d'un intergroupe avec les deux autres groupes de la majorité [MoDem et Agir]». Cet intergroupe doit voir le jour le 15 septembre, jour de la reprise des travaux parlementaires. Xavier Batut a quant à lui «catégoriquement démenti» à l'AFP être partant. Alors que le flux de départs de LREM n'a pas tari cette année, sur fond de désaccords sur la ligne ou pour les municipales, le groupe a perdu la majorité absolue à l'Assemblée.
Début août, Patrick Mignola a «tendu la main» à ceux «de la majorité et de l'opposition» pour «élargir son groupe» et du même coup la majorité. Une initiative vue d'un très mauvais œil par deux candidats à la présidence du groupe LREM, Christophe Castaner et François de Rugy. Pourtant cette stratégie semble porter ses fruits : le président du groupe Libertés et Territoires de l'Assemblée Philippe Vigier et deux de ses députés ont annoncé le 8 septembre se rallier au groupe MoDem, consolidant ainsi la «grande famille centrale» voulue par son patron.