Alors qu'il recevait la chancelière allemande, Angela Merkel, à Brégançon, le président français Emmanuel Macron a proposé ce 20 août une médiation européenne entre les différents acteurs de la crise en Biélorussie, en liaison, notamment, avec la Russie.
«Un dialogue entre les autorités, l'opposition et la société civile est [...] indispensable. Nous souhaitons que ce dialogue puisse être mis en place par les Biélorusses eux-mêmes. Mais l'Union européenne se tient prête néanmoins à accompagner celui-ci, si notre rôle de médiation peut être utile et est souhaité par les Biélorusses, avec d'autres institutions, notamment l'OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe], et incluant la Russie dans le dialogue exigeant», a déclaré le chef d'Etat français aux côtés de la chancelière allemande.
En Méditerranée orientale, la France et l'Allemagne partagent le «même objectif» de «souveraineté européenne»
Le président de la République a fait savoir que le président russe, Vladimir Poutine, avait accueilli favorablement la proposition d'une médiation en Biélorussie, qui se heurte au refus du président Alexandre Loukachenko. La chancelière allemande a de son côté déclaré : «Loukachenko n'a cherché à parler à aucun d'entre nous.»
La question des tensions en méditerranée orientale entre la Grèce, Chypre et la Turquie a également été abordée. La France et l'Allemagne partagent le «même objectif» de «souveraineté européenne» et de «stabilité » en Méditerranée orientale, traversée par des tensions entre la Grèce et la Turquie, a affirmé le président français avec l'appui de la chancelière allemande Angela Merkel. «Notre objectif stratégique sur la Méditerranée orientale est le même : la souveraineté européenne et la stabilité», a-t-il poursuivi. «Nous avons chacun ensuite nos moyens de faire, nous avons chacun notre histoire. Il faut qu'il y ait une complémentarité» pour atteindre cet objectif commun, a-t-il ajouté. Au sujet de la Turquie, le président de la République a déclaré vouloir «rétablir des choses lorsque des provocations sont faites» mais aussi souhaiter un «agenda positif sur lequel réengager la Turquie».
Concernant la situation au Mali, si la France et l'Allemagne ont conjointement condamné le coup d'Etat, Emmanuel Macron a précisé sa volonté de ne pas se «substituer à la souveraineté malienne».
Il a également rappelé les objectifs de l'opération Barkhane, présente selon lui à la demande des pays de la région. «Rien ne doit nous divertir de la lutte contre les djihadistes», a-t-il insisté. La chancelière allemande a quant à elle remercié «la France pour son engagement au Mali».
Concernant la situation de l'opposant russe Alexeï Navalny – placé ce 20 août en réanimation dans un état grave – Emmanuel Macron s'est dit «extrêmement préoccupé et attristé», déclarant que «toute la clarté devra être faite». «Nous sommes évidemment prêts à apporter toute l'assistance nécessaire à Alexeï Navalny, à ses proches, sur le plan sanitaire, sur le plan de l'asile, de la protection», a-t-il ajouté. La chancelière allemande a pour sa part fait savoir qu'Alexeï Navalny pourrait recevoir «toute aide médicale en France ou en Allemagne». «Et ce qui est important aussi, c'est que l'on arrive à savoir de façon urgente comment on est arrivé à cette situation», a ajouté Angela Merkel, en réclamant «la transparence». Elle s'est en outre dite «bouleversée» par le sort de l'opposant.