Assa Traoré révèle le nom de l'ancien codétenu d'Adama qui accuse son frère de viol
Dans une vidéo fustigeant les accusations de viol contre son frère décédé, Assa Traoré a révélé le nom de la victime présumée, l'ancien codétenu d'Adama Traoré. Elle a également annoncé le dépôt d'une série de plaintes.
Le 22 juillet, le parquet de Pontoise (Val-d'Oise) annonçait que l'ancien codétenu d'Adama Traoré, qui l'avait accusé d'agressions sexuelles, allait bénéficier d'une décision favorable d'indemnisation par la Commission d'indemnisation des victimes d'infractions (Civi) pour des «préjudices reconnus comme avérés». Depuis, la sœur d'Adama Traoré, Assa, est montée au créneau.
🚨🚨La famille Traoré porte plainte:
— La Vérité Pour Adama (@laveritepradama) July 24, 2020
Une campagne médiatique diffamatoire a été lancée mardi pour salir, une fois de plus, le nom d’Adama Traoré. Adama Traoré n’est pas un violeur. Adama Traoré est une victime, morte entre les mains des gendarmes. Communiqué ci-dessous 👇1/3 pic.twitter.com/FcLCgzM0Fi
Dans une vidéo diffusée le 24 juillet sur les réseaux sociaux, Assa Traoré affirme : «Adama Traoré n'est pas un violeur, Adama Traoré est une victime et restera une victime.» «Aujourd’hui, Pontoise continue son acharnement sur la famille Traoré», a-t-elle estimé dans sa vidéo, déclarant que le parquet avait été dessaisi de l'affaire pour «mauvaise gestion».
Elle a annoncé par ailleurs le dépôt d'une nouvelle salve de plaintes, notamment contre un journaliste de l'Agence France Presse à qui elle reproche d'avoir écrit que l'ex-codétenu de son frère avait été «indemnisé pour violences sexuelles».
Aujourd'hui, si la Civi avait fait son travail, Monsieur Steven […] n'aurait pas été indemnisé. Il était incarcéré pour des faits graves
«Cette information est fausse et il le sait très bien. Le procureur général parle de "préjudice"», a-t-elle déclaré.
Autre cible de la militante, Nathalie Faussat, directrice du Fonds de garantie des victimes, contre qui elle a annoncé porter plainte également. Assa Traoré lui reproche d'avoir «refusé de [leur] donner [accès] aux documents» et d'être allée «parler dans les médias en accusant [son] petit frère de viol». Elle a également affirmé que le comité allait «demander [que] ses propos soient retirés, car ils sont erronés».
«Aujourd'hui, si la Civi avait fait son travail, Monsieur Steven […] n'aurait pas été indemnisé. Il était incarcéré pour des faits graves», a estimé par ailleurs la militante, révélant le nom de famille de l'ancien codétenu d'Adama Traoré.
«Des sanctions contre la directrice du Fonds de garantie seront demandées», explique le communiqué qui accompagne la vidéo sur Twitter.
«L'indemnisation couvre l'ensemble des préjudices reconnus comme avérés et s'élève globalement à 28 793 euros», avait indiqué le parquet de Pontoise, le 22 juillet, confirmant une information précédemment diffusée par Le Point au sujet de l'indemnisation de l'ancien codétenu.
Selon le récit rapporté par l'hebdomadaire, le jeune homme avait raconté aux enquêteurs «avoir été contraint, plusieurs fois par jour, de pratiquer des fellations à Adama Traoré, qui le menaçait à l'aide d'une fourchette». Il aurait selon cette source saisit la Civi de Pontoise le 28 décembre 2018 afin d'obtenir l'indemnisation de ses préjudices. Après s'être réunie en décembre 2019, la Commission n'a rendu sa décision favorable à un dédommagement que le 12 mars 2020.
Le 15 mars 2017, Yacouba Traoré, un des frères d’Adama Traoré, avait été condamné à 18 mois de prison par le tribunal de grande instance de Pontoise pour avoir participé à une expédition punitive contre l'ancien codétenu de son frère. Les faits, qualifiés par le procureur de «véritable guet-apens» et de «sauvage agression», remontaient au 25 février de la même année. Ce jour-là, la victime avait été rouée de coups dans le quartier Boyenval, à Beaumont-sur-Oise, où réside une partie de la famille Traoré.