Municipales : la droite lilloise appelle à voter Aubry pour contrer les «écolos marxistes»
- Avec AFP
Le chef de file de l'opposition municipale lilloise (divers droite) et des colistiers de la liste LR du premier tour des municipales ont appelé à voter au second tour pour la maire sortante Martine Aubry (PS) afin de contrer EELV.
Thierry Pauchet, le chef de file de l'opposition municipale lilloise (divers droite), a appelé le 18 juin à voter au second tour des élections municipales à Lille pour la maire sortante Martine Aubry (PS) : «Je ne souhaite pas que la ville tombe entre les mains d'extrémistes. Nous avons donc pris la décision d'utiliser le bulletin Martine Aubry le 28 juin. Nous ne sommes pas socialistes, c'est un vote de raison», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Thierry Pauchet était entouré de trois colistiers de la liste emmenée au premier tour, le 15 mars, par Marc-Philippe Daubresse (LR, 8,25%) ainsi que d'Isabelle Mahieu, conseillère municipale de droite depuis 2001. Stéphane Baly, tête de liste EELV, est «quelqu'un que j'apprécie», mais il y a dans sa liste «des fous furieux, [...] des écolos marxistes», a jugé Thierry Pauchet, ajoutant : «On a peur, on ne peut pas prendre le risque d'avoir des gens à la tête de la mairie qui nous conduisent dans une impasse».
Les Verts à Lille, ce n'est pas les petits arbres et les petits oiseaux... C'est l'écologie politique avec tout ce que cela comporte de terrorisme intellectuel
«Au départ, je comptais simplement voter, à titre personnel, Martine Aubry. Mais maintenant, j'appelle tout le monde à voter pour elle ! Il y a danger», a renchéri Isabelle Mahieu, qui redoute un exécutif à 100% écologiste. «Les Verts à Lille, ce n'est pas les petits arbres et les petits oiseaux... C'est l'écologie politique avec tout ce que cela comporte de terrorisme intellectuel», a-t-elle affirmé, en dénonçant le fait qu'ils soient restés «bien au chaud dans le confort de la majorité et des indemnités pendant six ans avant de taper aujourd'hui contre ce qui est leur propre bilan».
Thierry Pauchet a également trouvé «abjectes et fausses les critiques récentes contre Martine Aubry alors qu'elle a fait le boulot ces derniers mois face à la crise, qui plus est dans des circonstances personnelles très compliquées». «Aujourd'hui, il y a un vrai enjeu avec un second tour opposant», selon lui, «trois listes de gauche», avec, outre celles de Martine Aubry et Stéphane Baly, celle de Violette Spillebout (ex-PS aujourd'hui LREM), arrivée troisième le 15 mars (17,5%).
Des propos «grotesques et outranciers», selon Stéphane Baly (EELV)
En réaction, lors d'un point presse, le candidat tête de liste écologiste à Lille, Stéphane Baly, a dénoncé le 19 juin les propos tenus la veille par le chef de file de l'opposition municipale : «Ces propos sont grotesques et outranciers. On retrouve les petits arrangements de l'ancien monde [...] Ce n'est plus le monde d'avant, c'est le monde d'avant avant. Ça ne tient pas la route».
Il a également assuré que «le XXe siècle a été le temps du socialisme municipal» mais «le logiciel est daté» [...] Le temps de l'écologie municipale est venu», ajoutant «sentir une dynamique sur le terrain», avec «une aspiration au changement».
Arrivée troisième avec 17,5% des voix, l'ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry, Violette Spillebout (LREM), avait tendu la main à Stéphane Baly au soir du premier tour, mais ce dernier avait rejeté sa proposition. Voter Spillebout «revient à voter Aubry», avait-il déclaré le 19 juin.