Mort d'Adama Traoré : sa famille ne veut pas d'une discussion «dans un salon de thé de l'Elysée»

Mort d'Adama Traoré : sa famille ne veut pas d'une discussion «dans un salon de thé de l'Elysée»© Charles Baudry Source: RT France
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Assa Traoré s'exprime devant les journalistes à Paris, le 9 juin 2020.
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La famille d'Adama Traoré a donné une conférence de presse en plein air ce 9 juin, livrant notamment des explications sur son refus de rencontrer la ministre de la Justice au sujet du dossier de la mort du jeune homme en 2016.

C'est au pied d'une fresque géante peinte dans le 10e arrondissement de Paris à la mémoire de son frère qu'Assa Traoré a pris la parole pour une conférence de presse, en compagnie des membres du comité pour Adama. 

S'exprimant devant les journalistes, la grande sœur du jeune homme mort en 2016 à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) après une interpellation par la gendarmerie, a salué la «marche où le peuple français est sorti» le 2 juin. Lors de cette mobilisation, près de 20 000 personnes (80 000 revendiqués par les organisateurs), ont bravé l'interdiction de manifester à Paris pour réclamer «justice pour Adama» mais aussi contre le racisme et les violences policières en général. 

«Aujourd'hui, le ministre de la Justice ne doit pas rencontrer la famille Traoré mais [...] le procureur», a-t-elle déclaré, à propos du refus de la famille du défunt de rencontrer Nicole Belloubet, alors que le président de la République avait demandé à la garde des Sceaux de se pencher sur ce dossier, selon l'AFP. «On rappelle qu'il y a séparation entre l'Etat et la justice. On ne demande pas à ce que la discussion se fasse dans un salon de thé de l'Elysée mais on demande que les actes judiciaires soient faits», a encore précisé Assa Traoré.

Interrogée par BFM TV, la ministre avait affirmé qu'il lui avait seulement été demandé de veiller «au bon fonctionnement de la justice». «Il n'appartient pas au garde des Sceaux d'intervenir dans une affaire individuelle», avait aussi assuré l'entourage de la ministre, cité par l'AFP.

En outre, le procureur de Paris Rémy Heitz a précisé dans un communiqué que les nouvelles auditions demandées par la justice dans le cadre de cette affaire avaient été «annoncées aux parties le 10 avril 2019», et n'étaient de ce fait pas liées à l'actualité récente, comme l'avait pourtant affirmé précédemment l'avocat de la famille Traoré, Yassine Bouzrou. Assa Traoré a de son côté de nouveau fait le lien entre la marche et ces auditions, qualifiées de «petite victoire».

Au cours de sa conférence de presse du 9 juin, Assa Traoré a par ailleurs comparé la mort de George FLoyd aux Etats-Unis à celle de son frère : «Ils sont morts exactement de la même façon». Convaincu que les gendarmes ayant procédé à l'interpellation d'Adama Traoré sont responsables de sa mort, le comité Adama demande leur audition et leur mise en examen depuis quatre ans, comme l'organisation l'a rappelé sur Twitter. 

Expertises et contre-expertises

Rémy Heitz a rappelé le 9 juin que dix expertises médicales judiciaires avaient été réalisées depuis 2016 et que deux rapports médicaux, réalisés à la demande de la famille, avaient été versés à la procédure.

Le 29 mai, une énième expertise médicale demandée par la justice a conclu qu'Adama Traoré n'était pas décédé «d'asphyxie positionnelle» dû à l'action des gendarmes, mais d'un «œdème cardiogénique» lié à son état de santé. Les auteurs du rapport estiment que «l'association d'une sarcoïdose pulmonaire [pathologie rare], d'une cardiopathie hypertrophique et d'un trait drépanocytaire [une maladie génétique] [avaient] probablement pu contribuer [à l'œdème cardiogénique] dans un contexte de stress intense et d'effort physique, sous concentration élevée de tétrahydrocannabinol».

Or, une nouvelle contre-expertise médicale dont l'AFP a pu consulter les conclusions datées du 2 juin, réalisée à la demande de la famille d'Adama Traoré, attribue son décès à un syndrome asphyxique faisant suite à un œdème cardiogénique. La mort du jeune homme serait dû, selon ce document, «à une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral», mettant donc en cause la technique d'interpellation des gendarmes.

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